Ali Bongo, que l’on dit en grève de la faim avec deux de ses fils, a mandaté ses avocats français pour le dépôt d’une plainte contre les militaires au pouvoir au Gabon. Il exige la libération de son épouse et de son fils aîné supposément torturés après avoir été arrêtés illégalement.
Après le classement sans suite d’une première plainte en octobre 2023 et que, sollicité en mars dernier, le groupe de travail de l’ONU n’a pas encore reconnu la «détention arbitraire» de Sylvia et Noureddin Bongo, les avocats de l’ancienne famille régnante du Gabon n’en démordent pas. Ils annoncent le dépôt récent d’une nouvelle plainte avec constitution de partie civile à Paris. Là encore, ils dénoncent l’«arrestation illégale, la séquestration aggravée par des actes de tortures et les actes de barbarie commis à l’encontre d’Ali Bongo Ondimba, de Sylvia Bongo et de leurs fils Noureddin, Jalil et Bilal».
Cette nouvelle procédure vise précisément les militaires au pouvoir et certains de leurs hommes de main accusés de «crimes graves». Maîtres François Zimeray et Catalina de la Sota assurent en effet que Noureddin, fils aîné de l’ex-président gabonais, a subi «à plusieurs reprises» des actes de torture depuis son arrestation le 30 août dernier. En garde à vue puis en détention, il aurait été «battu avec un marteau et un pied-de-biche, étranglé, fouetté ou encore électrocuté au taser». Sa mère, qui aurait été «contrainte d’assister aux tortures», aurait elle-même été «battue et étranglée, dans le cadre d’une dépossession sans limites des biens de la famille».
Grève de la faim
Au moment où leurs conseils tentent d’obtenir la désignation d’un juge d’instruction en France pour enquêter sur ces accusations, de leur côté, Ali Bongo et deux de ses fils, Jalil et Bilal, auraient lancé une grève de la faim «parce que cela fait neuf mois que cette famille est privée de sa liberté, que leur mère et leurs frères sont arrêtés et torturés, et qu’eux-mêmes ne jouissent d’aucun des droits fondamentaux qui sont reconnus à chacun», explique à RFI Me Zimeray.
Plutôt confiant quant à l’issue de cette deuxième plainte en France, l’avocat annonce d’ores et déjà qu’«il y aura une enquête [et] une convocation» adressée à chacun de «ceux qui ont participé à ou commandité ces actes de séquestration, de torture et de barbarie». Si ces derniers ne se présentent pas, prévient-il, des mandats d’arrêt internationaux seront délivrés à leur encontre. «Nous avons les noms», assure l’homme de loi.
Articles similaires
Crédit: Lien source
Les commentaires sont fermés.