soupir de soulagement des résidents

Les résidents et les élus des communautés près de l’isthme de Chignecto poussent un soupir de soulagement. Les travaux de réfection de cette bande de terre menacée par l’élévage du niveau de la mer pourront débuter grâce à l’entente signée avec Ottawa.

Un texte de Marie-Emma Parenteau

Le Nouveau-Brunswick et la Nouvelle-Écosse ont fait marche arrière jeudi et ont accepté de signer l’entente avec le gouvernement fédéral, prévoyant qu’elles paient la moitié de la facture des coûts des travaux de renforcement de l’isthme. Ottawa paiera l’autre moitié des coûts, évalués à 650 millions de dollars.

L’isthme de Chignecto est une bande de terre qui relie le Nouveau-Brunswick et la Nouvelle-Écosse. Des travaux doivent être entrepris pour surélever le niveau du réseau de digues et construire de nouveaux aboiteaux.

C’est une bonne raison de célébrer!, lance le maire adjoint de la Ville d’Amherst en Nouvelle-Écosse, Hal Davidson. Il se réjouit de voir que l’entente a enfin été conclue.

Hal Davidson, maire adjoint de la ville d’Amherst en Nouvelle-Écosse. Photo : Radio-Canada/Kristina Cormier

Nous étions vraiment inquiets, car si cela n’avait pas été fait, nous sommes à risque que 25 % à 33 % de notre ville soit inondée.

Le maire de Tantramar, au Nouveau-Brunswick, est lui aussi très satisfait et même surpris. Nous travaillons sur le dossier depuis près de huit ans!, lance Andrew Black.

Il explique qu’à chaque tempête, les résidents retiennent leur souffle et craignent des inondations importantes.

La députée verte de Tantramar, Megan Mitton, qui milite pour que des travaux de réfection soient planifiés depuis plusieurs années, se réjouit aussi.

La candidate sourit pour une photo, debout sur une plage, vêtue d'un veston décoré d'un macaron du Parti vert.

Megan Mitton, candidat du Parti vert du Nouveau-Brunswick dans Tantramar, le 29 septembre 2024. Photo : Radio-Canada/Babatundé Lawani

Finalement! Ça a pris trop longtemps pour ces trois gouvernements de finalement signer une entente, dit-elle. On a perdu du temps précieux.

Le dossier toujours devant les tribunaux

Néanmoins, le litige est toujours devant la Cour d’appel de la Nouvelle-Écosse à qui cette province et le Nouveau-Brunswick demandent de trancher à savoir si l’isthme relève exclusivement de la compétence fédérale.

Tim Houston, premier ministre de la Nouvelle-Écosse, n’est pas prêt à baisser les bras, malgré l’accord.

Tim Houston parle en mêlée de presse.

Tim Houston, premier ministre de la Nouvelle-Écosse. (Photo d’archives) Photo : La Presse canadienne/Darren Calabrese

Je pense que le gouvernement fédéral devrait payer 100 %, je le pense toujours, a-t-il lancé en mêlée de presse jeudi.

Il explique que la province devait néanmoins signer l’entente pour s’assurer d’obtenir la somme proposée par le fédéral. Ottawa avait menacé les provinces de consacrer ces fonds à d’autres projets, si les provinces n’acceptaient pas de payer la moitié de la facture.

Nous devons nous contenter de ce qui a été proposé, et continuer la procédure judiciaire, précise Tim Houston.

Chuck Chiasson.

Chuck Chiasson, ministre des Transports et de l’Infrastructure du Nouveau-Brunswick. (Photo d’archives) Photo : Radio-Canada

De son côté, le ministre des Transports et de l’Infrastructure du Nouveau-Brunswick, Chuck Chiasson, explique qu’il fallait absolument que le dossier avance. Chaque année, près de 35 milliards de dollars en marchandise passent par l’autoroute Transcanadienne et le chemin de fer du CN qui traversent l’isthme.

Attendre pour une [décision de la Cour], ça retarderait le projet, donc on en est venu à une entente, explique-t-il.

Peu importe qui paie la facture, disent les maires

Les maires de Tantramar et d’Amherst, pour leur part, trouvent que le partage des coûts est assez juste. L’important, c’est qu’on réponde au besoin essentiel de leurs communautés.

En tant que maire, je ne me préoccupe pas de savoir qui paie, je veux juste que le travail soit fait, affirme Andrew Black, maire de Tantramar.

Un homme sourit à la caméra, devant une maison.

Andrew Black, maire de la nouvelle municipalité de Tantramar au Nouveau-Brunswick. Photo : Radio-Canada

Parmi les résidents rencontrés au hasard, la nouvelle est très bien accueillie. Certains croient cependant que le fédéral devrait payer la totalité de la facture.

La Nouvelle-Écosse fait partie du Canada, donc je pense que si nous ne voulons pas qu’elle devienne une île, elle devrait être entièrement financée par le gouvernement fédéral, dit Miranda Forstall.

D’autres croient que 25 % pour chaque province est raisonnable. Allons-y ! Plus tôt nous le ferons, mieux ce sera!, dit David McVeigh.

Une autoroute au printemps.

La Transcanadienne traverse l’isthme de Chignecto entre le Nouveau-Brunswick et la Nouvelle-Écosse. Photo : Radio-Canada/Kristina Cormier

Les travaux de réfection s’échelonneront sur une décennie. Les provinces sont responsables de planifier les travaux.

Il faudra du temps pour y parvenir et il faut espérer qu’il n’y aura pas de grosse tempête avant, car nous serions dans le pétrin, affirme un autre résident, Peter Higham.

L’entente respectée par le prochain gouvernement?

Des élections fédérales seront prochainement déclenchées. Les résidents et les élus locaux espèrent que le prochain gouvernement respectera l’entente.

Je veux que tous les chefs des partis fédéraux disent qu’ils vont avoir ces fonds disponibles après l’élection fédérale, je ne veux pas que les choses changent, faut aller de l’avant, soutient la députée verte du Nouveau-Brunswick, Megan Mitton.

Le maire de Tantramar est du même avis.

Il serait bon d’entendre un engagement [des candidats] sur le maintien de cet investissement, souhaite Andrew Black. Ce projet est essentiel, non seulement pour notre région, mais aussi pour l’ensemble du pays.

Avec des informations d’Alix Villeneuve, de Kristina Cormier et de l’émission La matinale

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