Stations-service : préavis de grève du STPPG

Menace de mobilisation au sein des Stations-services de Guadeloupe, à compter de jeudi. Le STPPG a déposé un préavis de grève. La plateforme de revendications du syndicat compte neuf points. Ce conflit social annoncé pourrait impacter l’aéroport.


Le syndicat des travailleurs des produits pétroliers de Guadeloupe (STPPG) a déposé un préavis de grève ; le début de cette mobilisation est annoncé au jeudi 2 mai. Si les salariés de cette organisation n’obtiennent pas satisfaction d’ici là, auprès du patronat, les activités risquent d’être perturbées dans ce secteur économique.

La plateforme de revendications du syndicat compte neuf points. Elle porte essentiellement sur les conditions de travail et de rémunération. Des demandes communiquées en début d’année, mais non considérées par les gérants, à l’issue de deux réunions, dénonce le STPPG.

Les agents réclament une augmentation de salaire de 6%, du montant des tickets-restaurants (passage à 9€), de la prime d’ancienneté (celle-ci est pour l’heure figée), de la prime de transport de 10€, la mise en place d’un fond pour les retraites, une révision de la convention collective, l’arrêt du recours à des auto-entrepreneurs, sécurisation des pompistes (par des ralentisseurs par exemple) et, afin d’éviter les braquages et les erreurs de caisse, la mise en place de coffres compulsifs.

On va faire en sorte d’obtenir satisfaction sur toutes nos revendications (…). Nous pensions pouvoir rentrer dans une discussion, dans le cadre des NAO [négociations annuelles obligatoires], mais les gérants prétendent n’avoir aucune réponse de la préfecture et ne peuvent donc répondre à nos demandes. Là, nous estimons qu’ils se moquent de nous parce que, depuis 8 ans, les salariés des stations-service n’ont bénéficié d’aucun dispositif de NAO, ni de revalorisation de salaire.

Luc Rubens secrétaire générale du STPPG [Traduction du créole]


Luc Rubens, secrétaire générale du STPPG.


Luc Rubens affirme, par ailleurs, que la grève annoncée, en plus d’immobiliser les véhicules routiers, pourrait avoir des répercussions sur l’aéroport « Guadeloupe – Pôle Caraïbes » ; passé un délai, les avions ne seraient pas ravitaillés en carburant et pourraient donc être cloués au sol.

Pour le militant syndical, si les agriculteurs ont pu obtenir gain de cause auprès des pouvoirs publics, notamment, les salariés des stations-service aussi doivent bénéficier d’un coup de pouce.

La taxe sur le carburant (TSC) est récupérée par l’Etat, puis reversée à la Région, au département et aux communes. Quand je vois que Monsieur Chalus [NDLR : président de la Région Guadeloupe] verse 500.000€ aux planteurs (ce qui est une bonne chose, parce qu’ils étaient en difficulté), nous qui sommes en bout de chaîne, nous n’avons rien ! Non ! Nous disons que ce n’est pas normal ! On ne l’accepte pas !

Luc Rubens secrétaire générale du STPPG [Traduction du créole]

Le président du syndicat des gérants de stations-service admet que la question des augmentations salariales tarde à être traitée, en Guadeloupe.
Localement, la convention collective est jugée « lourde », par Patrick Collet, par rapport à ce qui existe en Martinique et en Guyane, par exemple : elle inclut des frais (13ème mois, primes, tickets-restaurants…) pour les employeurs, dont il n’est pas question chez nos voisins. Les gérants guadeloupéens assument donc des charges plus élevées et, ainsi, bénéficient de marges moindres.

Or, les marges des stations-service sont fixées mensuellement par la préfecture, en même temps que les tarifs payés à la pompe par les consommateurs. C’est donc l’Etat qui a la main, explique le représentant des gérants.

Ce qu’on attend de l’Etat, c’est que le dossier soit traité. Surtout que nous avons déposé un dossier relativement bien fait, complet. Nous avons fait une étude comparative, par rapport à la Guyane et à la Martinique et on voit qu’il y a un problème. C’est vrai que ça fait pratiquement 7 ans que nous n’avons pas négocié quoi que ce soit. Aujourd’hui, on peut concrètement comprendre leur colère. Donc on s’attèle à trouver des solutions, pour qu’il n’y ait pas de problème au niveau de la distribution des carburants

Patrick Collé, président du syndicat des gérants de stations-service


Patrick Collé, président du syndicat des gérants de stations-service


Quoi qu’il en soit, en attendant que ces « solutions » soient trouvées, à l’occasion de la fête du Travail, le 1er mai, le STPPG va arrêter sa stratégie, afin de contraindre les gérants des stations-service, à négocier. La grève ira crescendo, affirme le syndicat.


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