Steeve Akam devient-il une épine entre le Cameroun et le Gabon ?

Depuis qu’une vidéo, montrant sur les réseaux sociaux l’activiste camerounais Steeve Akam alias Ramon Cotta remis aux autorités de son pays par des policiers gabonais, c’est le branle-bas de combat chez les internautes des deux pays.

Avant de cracher leur colère, ils ont cherché à comprendre ce qui était à l’origine de cette « coopération » entre les deux polices.

Beaucoup estiment que les vidéos diffusées par Cotta en sont la principale cause. Pour d’autres, elles ne peuvent justifier son extradition.

« Ramon Cotta est un opposant au régime de Yaoundé qui s’était réfugié au Gabon et dénonçait les maux qui enlisent son Cameroun natal », explique la page Génération consciente pour une Afrique libre. La raison semble donc être ailleurs.

Sur Facebook, la page « Union des artistes du changement » pense alors, et elle n’est pas la seule, que des diplomates camerounais seraient à l’origine de cette action.

Pour la page Activiste Daniel Essissima, les inscriptions sur les listes électorales pour les Camerounais du Gabon seraient à l’origine d’une brouille ayant débouché sur la situation relayée sur internet.

Ce n’est pas cela, rigole Ntum. « Comment tu peux aller te tenir au Gabon, arborer des vêtements militaires et promettre de lancer la rébellion contre le Cameroun ? Tu comptais sur quoi ?« , lance-t-il.

Digital News pense qu’il résume assez mieux la situation : « Ramon Cotta : l’activiste camerounais extradé pour séjour irrégulier et activités subversives« .

Si les versions divergent, Charles retient qu’il est « difficile de savoir de quel côté se trouve la vérité ». Mais cela n’empêche pas d’autres de se demander si les deux pays n’ont pas agi sans tenir compte des conventions internationales.

« Les accords de la Cémac sur l’extradition interdisent formellement les extraditions basées sur des opinions politiques. De plus, l’article 3 de la Convention des Nations unies contre la torture interdit à tout État d’extrader une personne vers un pays où elle risque d’être soumise à la torture« , explique GP.

Depuis que le mécontentement grandit, aucune autorité du Gabon ou du Cameroun ne s’est expliqué sur le sujet. Ce qui a amplifié l’incompréhension.

Depuis jeudi, les membres de la diaspora camerounaise menacent de manifester devant les représentations diplomatiques du Gabon tant que Ramon Cotta n’aura pas quitté le Cameroun.

Des vidéos réalisées en France et en Belgique circulent déjà sur les réseaux sociaux. Elles montrent des manifestations devant ces ambassades du Gabon.

 

Serge A. MOUSSADJI

Libreville/Gabon


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