Le cofondateur d’Apple Steve Wozniak a critiqué mardi l’engagement d’une partie du secteur des technologies derrière Donald Trump aux États-Unis, en estimant que les grandes entreprises du secteur ne devaient pas jouer un « rôle direct » en politique.
« Les entreprises technologiques sont énormes et, comme elles sont très grandes et ont beaucoup d’argent », il est normal qu’elles aient « une certaine implication politique », a déclaré M. Wozniak lors d’un débat au Salon mondial du mobile (MWC) de Barcelone.
Mais « prendre un rôle direct » en politique « juste parce qu’elles ont connu un grand succès dans le domaine de la technologie, cela, je n’aime pas du tout », a poursuivi cette figure de la Silicon Valley, cofondateur d’Apple Computer en 1976 avec Steve Jobs, décédé en 2011.
Aujourd’hui, « les grandes entreprises technologiques sont tout simplement énormes. C’est comme si elles possédaient nos vies », a par ailleurs insisté l’ingénieur, qui a de nouveau mis en garde contre les dangers d’une intelligence artificielle (IA) dérégulée.
L’approche d’Elon Musk
Interrogé sur le rôle joué par Elon Musk auprès de Donald Trump, M. Wozniak a estimé que « les compétences en politique » étaient « très différentes des compétences nécessaires aux entreprises technologiques pour réussir ».
Le cofondateur d’Apple a cependant estimé que le milliardaire, propriétaire de X et patron de Tesla et SpaceX, avait une approche très différente, dans son action politique, de ce qui est en général recherché en matière de management dans le monde de l’entreprise.
« Quand vous dirigez une entreprise, vous regardez autour de vous et vous cherchez un consensus […], vous négociez, vous faites des compromis. Ou vous prenez les choses une par une, si vous cherchez à être efficace », a-t-il expliqué.
À l’inverse, « vous ne dites pas simplement que tout est à jeter et que vous repartez de zéro », a-t-il complété, en ajoutant là encore ne pas aimer « ce qui se passe à cet égard » aux États-Unis.
Dans le sillage d’Elon Musk, à qui Donald Trump a confié les rênes du « Département de l’efficacité gouvernementale » (DOGE), chargé de réduire les dépenses publiques, plusieurs personnalités de la Silicon Valley se sont rangées derrière le président américain.
Parmi eux figurent Mark Zuckerberg, à la tête de Meta (Facebook, Instagram, WhatsApp…) et Peter Thiel, cofondateur de PayPal avec Musk. Cet ultraconservateur d’origine allemande avait déjà soutenu Trump en 2016 et s’est peu à peu imposé comme le fer de lance de la droite dans la tech.
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