Tiani officiellement investi président de la République pour 5 ans

(Agence Ecofin) – Par la promulgation de la « Charte de la refondation », la transition nigérienne est reconduite pour une période de cinq ans, ajustable en fonction de la situation sécuritaire et des décisions de l’Alliance des Etats du Sahel (AES).

Le général, Abdourahmane Tiani (photo), chef du Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP), est officiellement investi ce mercredi 26 mars 2025 en tant que président de la République du Niger. Cette nomination s’inscrit dans le cadre des recommandations issues des Assises nationales et marque une nouvelle étape dans la transition politique en cours.

Lors de son discours d’investiture, le président a affirmé son engagement à assumer ses responsabilités avec « une claire conscience des intérêts supérieurs du pays » et à se montrer « à la hauteur de la confiance placée en lui ». Parallèlement à cette investiture, il a également été promu au grade de général d’armée.

Cette prise de fonction fait suite à la promulgation de la « Charte de la refondation », un texte fondamental structurant la transition politique au Niger. Elaborée à partir des recommandations des Assises nationales tenues du 15 au 19 février 2025, cette charte fixe une durée de transition de cinq ans, ajustable en fonction de la situation sécuritaire et des décisions de l’Alliance des Etats du Sahel (AES), qui regroupe le Niger, le Burkina Faso et le Mali. Elle définit également les principes de gouvernance et les organes de transition, tout en encadrant strictement la présence militaire étrangère sur le territoire nigérien, qui devra être validée par référendum, sauf en cas d’urgence où le président pourra statuer par décret.

« La charte que nous adoptons aujourd’hui s’inscrit dans la structuration dans l’approche classique des textes constitutionnels. Elle organise les pouvoirs publics et pose les principes et valeurs de la refondation du notre pays », a déclaré le chef d’Etat. Et d’ajouter : « il s’agit véritablement d’impact politique et social qui prend en compte nos réalités et nos légitimes aspirations d’un nouveau départ pour un Niger souverain et résolument engagé sur le chemin du développement ».

Dans la foulée de son investiture, le président a signé deux décrets majeurs : la dissolution des partis politiques et la libération de certains prisonniers civils et militaires. Ces décisions illustrent la volonté du régime de remodeler profondément le paysage politique nigérien.

Depuis le coup d’Etat du 26 juillet 2023 ayant renversé l’ex-président Mohamed Bazoum, le Niger a fait face aux sanctions imposées par la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et plusieurs partenaires internationaux. Cette pression s’ajoute à une crise sécuritaire persistante marquée par des attaques terroristes dans la zone des trois frontières.

Malgré ces défis, l’économie nigérienne montre une certaine résilience. Selon le Fonds monétaire international (FMI), la croissance est estimée à 8,8% en 2024, portée par les exportations pétrolières, une campagne agricole favorable et la levée progressive des sanctions. Pour 2025, elle est attendue à 7,9%, tandis que l’inflation devrait reculer à 3,7%. Toutefois, ces prévisions restent incertaines, notamment en raison des menaces sécuritaires, du resserrement des conditions de financement et de la volatilité des marchés mondiaux.

Charlène N’dimon 

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