Tidjane Thiam : « L’espérance de vie en Côte d’Ivoire selon la Banque mondiale est 59 ans, au Sénégal 68 ans »

Lors de son passage sur le plateau de TV5 MONDE le lundi 31 mars 2025, Tidjane Thiam le président du Parti Démocratique de Côte d’Ivoire, candidat déclaré à l’élection présidentielle de 2025, a dressé un tableau sombre de la situation socio-économique de la Côte d’Ivoire sous le régime actuel. Tout en appelant à une alternance politique, le président du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) a mis en exergue les défaillances du système de santé et d’éducation, tout en prônant des élections inclusives et un dialogue politique. « L’espérance de vie en Côte d’Ivoire, selon la Banque mondiale, 59 ans. Au Sénégal, 68 ans. PIB par tête en Côte d’Ivoire est de 50 % supérieur à celui du Sénégal. Comment on peut avoir 9 ans d’espérance de vie de moins que le Sénégal ? », s’est t-il interrogé ?.

Interrogé sur la possibilité pour l’ancien président Laurent Gbagbo, l’ex-ministre Charles Blé Goudé et l’ancien président de l’Assemblée nationale Guillaume Soro de participer à la présidentielle de 2025, Tidjane Thiam a plaidé pour une ouverture du jeu démocratique. « Un geste d’apaisement, un geste de générosité qui permettrait à chacun d’être candidat et de régler tout ce passif, ce passé une fois pour toutes, serait une bonne chose », a-t-il affirmé, citant l’exemple du Sénégal où des décisions politiques ont permis de redynamiser le débat démocratique. Selon lui, la tradition politique ivoirienne, héritée du président Félix Houphouët-Boigny, repose sur la culture du dialogue et du pardon, non sur la répression et l’exclusion.

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Un constat alarmant sur la situation sociale

Au cœur de son intervention, Tidjane Thiam a dénoncé la stagnation, voire la régression de plusieurs secteurs clés du pays. Il a notamment mis en avant les indicateurs alarmants de la santé publique, s’appuyant sur des chiffres de la Banque mondiale. « L’espérance de vie en Côte d’Ivoire est de 59 ans, contre 68 ans au Sénégal. Pourtant, notre PIB par habitant est 50 % supérieur à celui du Sénégal. Comment expliquer une telle différence ? Cela représente 93 000 décès supplémentaires chaque année, soit 250 morts de plus par jour », a-t-il martelé.

Il a également évoqué le quotidien difficile des Ivoiriens, contraints de fréquenter trop souvent les cimetières, symbole d’une dégradation du système sanitaire et d’un manque d’investissement dans le capital humain.

Une coalition pour garantir une alternance pacifique

Face à ces constats, Tidjane Thiam a rappelé la création, le 10 mars dernier, d’une coalition pour l’alternance pacifique en Côte d’Ivoire, regroupant plusieurs figures de l’opposition. L’objectif de cette initiative est d’obtenir des réformes du système électoral et d’instaurer un dialogue avec le pouvoir en place.

Toutefois, il a précisé que cette coalition n’est pas une plateforme de candidature commune, mais un cadre destiné à poser les bases d’un scrutin transparent et équitable. « Chaque parti garde son identité et son idéologie. Mais nous avons besoin d’une alternance pacifique. La Côte d’Ivoire en a désespérément besoin », a-t-il insisté.

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En mettant en lumière les failles du régime en place, Tidjane Thiam a réaffirmé son ambition de replacer la santé et l’éducation au cœur des priorités nationales. À quelques mois de la présidentielle de 2025, son discours marque une volonté de rupture avec la gouvernance actuelle et ouvre la voie à un débat électoral centré sur les enjeux sociaux et économiques du pays.

Djabiga Soro

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