Touch Sensity lève trois millions d’euros et vise un premier gros contrat

Après 2021, il s’agit du deuxième tour de table pour Touch Sensity qui entend améliorer et réduire les coûts de la maintenance de l’ordre de 30 % à 40 % dans l’automobile, le ferroviaire et l’aéronautique. L’entreprise Touch Sensity, basée à Pessac, annonce avoir levé trois millions d’euros, dont 1,75 million d’euros auprès de ses investisseurs historiques Newfund Nouvelle Aquitaine – Euskal Herria et Naco, fonds de co-investissement animé par M Capital Parthers, ainsi que du fonds italien LIFTT et du suisse DAA Capital. Le solde de 1,3 million d’euros est constitué de dette bancaire et de subventions de la part de Bpifrance et du conseil régional de Nouvelle-Aquitaine.

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Les réservoirs à hydrogène

Créée en 2019, l’entreprise a développé une technologie multi-brevetée qui permet de détecter des endommagements, des faiblesses ou des déformations sur tous types de matériaux. « Concrètement, nous branchons un système électronique à la périphérie d’une pièce qui envoie un signal dans la pièce et le récupère. En cas d’endommagement, le signal est différent », explique Anna Pugach, présidente de Touch Sensity. Les analyses ainsi modélisées sont retransmises sous forme d’une cartographie 2D ou 3D qui permet de localiser l’endroit exact des modifications et d’en connaitre l’intensité pour pouvoir prendre la décision de changer la pièce ou non.

Touch Sensity a développé en autonomie un système de monitoring pour les réservoirs à hydrogène. « C’est un marché avec beaucoup de potentiel », souligne Anna Pugach qui précise que la société travaille, dans le même temps, en mode projet avec une vingtaine de clients. Parmi eux : ArianeGroup, Dassault Aviation, Safran, Leonardo, Lisi Aerospace, la SNCF et la RATP. « Les marchés de l’automobile et du ferroviaire sont plus rapides mais moins demandeurs tandis que l’aéronautique est très en demande mais l’application prendra plus de temps pour des questions de certification. C’est pour cela que nous menons les trois en parallèle », explique Mehdi El Hafed, directeur général de Touch Sensity.

La vente de licences d’exploitation

L’objectif de cette deuxième levée de fonds pour Touch Sensity est de financer la mise sur le marché de sa technologie.

« La technologie a été éprouvée dans des environnements maitrisés. Il s’agit de monter en maturité et de démontrer son fonctionnement dans des environnements sévères en température, humidité, pression. Par ailleurs, alors que nous avons plusieurs projets en cours avec de gros acteurs pour développer des prototypes, l’objectif est de signer un premier gros contrat pour passer sur de l’industrialisation et donc sur une grosse volumétrie de pièces. Enfin, nous souhaitons contractualiser de nouveaux projets avec des acteurs internationaux, notamment sur le marché américain », développe Mehdi El Hafed.

Le business model de Touch Sensity reposera sur la vente de licences d’exploitation de sa technologie aux industriels clients. Elle ne produira donc pas. Les clients travailleront avec leurs fournisseurs habituels. « Pour eux, c’est un argument qui est pertinent et en terme de certification, ils savent faire ! Nous voulons que nos clients soient indépendants sans avoir à dépendre de nous », explique Mehdi El Hafed. Une manière aussi de rentrer plus rapidement sur le marché.

Si Touch Sensity entend se lancer prochainement dans le secteur de l’automobile, elle vise 2025 pour le ferroviaire, et 2028/2030 pour l’aéronautique.

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