toujours en plein travaux, le Port autonome de Cotonou sécurise les financements

En phase de modernisation et d’extension depuis cinq ans, le port de Cotonou vient de sécuriser une partie de ses financements auprès de la BAD pour son programme d’investissement de 460 millions d’euros.

Géré par la société du port d’Anvers-Bruges, le Port autonome de Cotonou (PAC) au Bénin vient de sécuriser de nouveaux concours financiers pour ses projets de développement. La Banque africaine de développement (BAD) et le PAC viennent, en effet, de signer à Cotonou, le 12 février dernier, une convention d’un total de 98,3 millions d’euros. Cet accord, paraphé par Baart Van Eenoo, directeur général du PAC, et Mike Salawou, directeur du département des infrastructures et du développement urbain de la BAD, valide définitivement des financements préfigurés depuis 2023. Il vient en soutien du plan quinquennal (2021-2026) du PAC, un plan parfois surnommé les « douze travaux du port » au vu de son ampleur.

Ce vaste chantier vise à rénover et à étendre les infrastructures, en partie obsolètes, de l’unique port international du pays et à doper sa capacité à 15 millions de tonnes au moins. Le PAC, troisième port d’Afrique de l’Ouest après Lekki et Abidjan, a traité 12 millions de tonnes de trafic global en 2022, mais a connu une année difficile en 2023 en raison de tensions politiques avec le Niger, qui constitue une part importante de son hinterland avec le Burkina Faso et le Mali. Hormis cet épisode inattendu, le port approchait la saturation ces dernières années.

Dans le détail, le nouveau financement arrangé par la BAD comprend 55 millions d’euros pour son propre compte auxquels s’ajoutent 25 millions d’euros issus de l’Africa Growing Together Fund, un fonds joint de la BAD et de la Banque populaire de Chine, ainsi que 18,3 millions de dollars (17,7 millions d’euros) apportés par le Fonds climatique Canada-Banque africaine de développement (CACF).

Avec un niveau d’autofinancement assez réduit (de l’ordre de 10 % du total), l’apport de partenaires financiers est essentiel à la bonne avancée du programme de développement du PAC. Hormis ce nouveau package arrangé par la BAD, d’autres prêteurs sont aussi à la manœuvre, en particulier NSIA Banque qui a accordé au PAC une facilité commerciale syndiquée de 60,9 millions d’euros et un prêt senior de 96,6 millions d’euros.

Le développement du PAC nécessite un investissement public et privé estimé au total à 460 millions d’euros. Sur ce total, le groupe Eiffage a, pour rappel, décroché en août 2022 un important marché de 160 millions d’euros. Emporté par sa filiale Eiffage Génie civil marine (EGCM), en groupement avec l’entreprise française Spie Batignolles et béninoise Adéoti Sarl. Ce contrat, toujours en cours, porte sur l’extension et la rénovation du bassin principal et des quais Nord et Sud.

Le PAC est géré par Port of Antwerp-Bruges International depuis 2018 dans le cadre d’un contrat de service qui porte sur la gestion de l’infrastructure générale et des parties communes, mais plusieurs opérateurs privés sont aussi à la manœuvre à Cotonou, à commencer par le groupe AGL (ex-Bolloré). Opérateur du terminal à conteneurs. AGL a annoncé en avril 2024 avoir mobilisé 75 millions d’euros pour doubler la capacité du terminal à 1 million d’EVP. Ce projet comprend le doublement du linéaire de quai pour atteindre 1100 mètres, l’accroissement du nombre de portiques de quais et de parcs, ainsi que de tracteurs portuaires et la création de 15 hectares additionnels de terre-pleins aménagés. Pour financer cette extension, AGL s’est appuyé sur un consortium bancaire composé de Société Générale Bénin, de Vista Bank, d’Ecobank, de CBAO Groupe Attijariwafa Bank et de CBAO Bénin.

Dernier arrivé sur le PAC, Marsa Maroc a été désigné, en avril 2024, attributaire de la gestion déléguée des terminaux 1 et 5 pour le compte de la société d’économie mixte Bénin Manutentions S.A. Le groupe marocain, dont c’est le premier contrat en Afrique de l’Ouest, est à pied d’œuvre depuis début octobre 2024, sur le terminal 1 voué au fret polyvalent. Ceci en attendant l’achèvement des travaux du terminal 5 voué au vrac liquide construit par le groupe China Harbour Engineering Company (Chec) avec une mise en service attendue en 2026. Les travaux de ce terminal 5 font partie de l’accord de financement que vient de signer la BAD.

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