Transparence et imputabilité

Ma première intervention dans l’Opinion du lecteur remonte en début 2007 et portait sur la transparence et l’imputabilité dans le monde municipal. C’est aussi l’année où j’avais remis un mémoire au groupe de travail présidé par Donald Savoie lors de la révision de la Loi du droit à l’information. J’avais alors plaidé en faveur du libre échange d’information, du droit d’être informé et de recevoir l’information intégrale, sans biaiser la réalité. Dix-sept ans plus tard, je ne peux pas croire que c’est toujours un sujet d’actualité!

Au nom de la démocratie, je me réjouis des récents articles de l’Acadie Nouvelle portant sur ce sujet. Qu’importe la municipalité, les citoyens sont en droit de recevoir une réponse sur les montants des comptes de dépenses et des coûts engagés déraisonnables des élus et de l’administration, les sommes injustifiées aux cérémonies et réceptions, les honoraires mirobolants de consultants et d’avocats, les frais exorbitants des poursuites encourues non dévoilées, dédommagements payés aux citoyens et entrepreneurs, les salaires et avantages sociaux démesurés des employés.

En ne dévoilant pas ces informations, cela n’aide en rien à freiner le cynisme des citoyens envers leurs représentants municipaux! Le gouvernement Higgs devrait rendre obligatoire les décisions de l’Ombud concernant une information obtenue grâce à la Loi sur l’accès à l’information. Cela mettrait un frein à la «culture de la cachoterie» dans plusieurs municipalités et rétablirait un semblant de confiance des citoyens envers leurs élus.

Baie-des-Hérons aurait tout avantage à dévoiler les montants accordés à l’ex-directrice générale. À moins qu’il existe, comme à Shippagan, une politique (depuis avril 2007) qui enlève le droit d’un citoyen et même d’un conseiller municipal de consulter et examiner des documents à moins d’avoir l’autorisation explicite du maire et, advenant son refus, du conseil de ville par voie de résolution.

Les municipalités ne sont pas seulement la forme de gouvernement la plus près des citoyens, mais aussi le mode de gouvernement qui peut dépenser sans trop de soucis. Il n’y a pas de vérificatrice générale pour enquêter sur les comptes de dépenses comme l’est le gouvernement provincial. Il n’y a pas d’ombudsman des affaires municipales qui aiderait les citoyens et les journalistes à voir un peu plus clair dans les rubriques «Autres» du bilan financier. Vous savez, ça existe des comptables «complaisants».

Dans son acharnement à vouloir économiser, le premier ministre Higgs apprendrait qu’il y a beaucoup d’économies à faire en demandant des comptes aux municipalités. Elle découvrirait beaucoup de dépenses inutiles et onéreuses…

Rémi Hébert
Shippagan

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