Transquadra Madère Martinique : Une première étape épique

Les premiers concurrents de la Transquadra Madère Martinique sont arrivés la nuit dernière à Funchal à l’issue d’une étape épique, pour les Méditerranéens comme pour la flotte Atlantique. Mistral et courants violents pour les sudistes, dépression automnale et dorsale mal placée pour les concurrents partis de la Turballe : la météo a donné du fil à retordre à ces skippers non-professionnels de plus de 40 ans… Mais aussi beaucoup de plaisir !

Pour la flotte Atlantique, en solitaire Performance, c’est un bizuth du large, mais régatier expérimenté (notamment champion du Monde Micro), qui l’emporte en temps compensé : Philippe Benaben (Platypus) à la barre d’un Sun Fast 3200. « C’est la première fois que je fais la Transquadra. Je ne connaissais pas les autres concurrents. Je savais de réputation qu’Alex était très fort. Je navigue en Manche, eux plutôt en Bretagne ou La Rochelle. C’est aussi la première fois que je passais autant de temps tout seul et autant de temps en mer d’une seule traite. Je suis mort de fatigue et dans un état de tension super fort », racontait l’Altoséquanais à son arrivée.

Philippe Benaben devance Alexandre Ozon (Bepox 990 – Team 2 Choc) de 58 min et 30 secondes. Le Royannais a pourtant, comme à son habitude, mené la flotte en temps réel une bonne partie de l’étape, mais les évolutions météo n’ont pas permis d’échappées : « Il y a eu une belle bagarre au contact, mais, pour nous qui étions devant, à chaque transition, les portes se sont fermées : on n’a jamais pu transformer et les autres revenaient derrière », explique le Royannais double vainqueur de l’épreuve.

Deux fronts se sont en effet succédés, suivis d’une dorsale : la grande majorité de cette étape disputée entre La Turballe et Funchal s’est donc jouée au près, limitant les échappées belles des marins et des carènes taillées pour le surf.

Partie remise pour la 2e étape ?

Ce podium est complété par Henri Laurent (Sailgrib)à 37 minutes du Royannais.

En double, le duo Eric Guigné / Tangi Caron (JPK 10.30 – OSE) l’emporte en réel et en compensé avec une jolie marge de 2h21 sur Pierre-Yves Fouché et Luc de Camas (Moïse), deux bizuths, là encore, qui se sont préparés avec beaucoup de sérieux à cette Transquadra.

Eric Guigné / Tangi Caron à leur arrivée après avoir bataillé, pour le fun, en temps réel et en mode match race jusqu’au bout avec Alex Ozon : « On est super contents ! Je suis trop épuisé pour exprimer ma joie ! On avait terminé 6e il y a 3 ans. Là, on visait un podium : ça commence bien !

On a navigué avec Alex, pour moi c’est une grande fierté d’avoir bataillé avec lui. C’est un compétiteur hors norme… en plus d’être un super copain. C’est fantastique, je suis super content ! »

Bonheur aussi bien sûr pour leurs dauphins sur le JKP 10.10 Moïse : « On est heureux, satisfaits, hyper contents ! Ça a été vraiment intense. Le début était assez engagé et vraiment dur. C’était de la régate au contact tout le temps. On se croisait tous les jours avec nos concurrents directs. Un truc de dingue. On surveillait ce que faisaient les autres. On regardait les classements, tout le temps… »

Le duo Pascal Bernebe /Eric Chalaux (Pour Aster Bretagne) complète ce podium à 16 minutes des 2e : serré et tendu jusqu’au bout !

Les Méditerranéens ont tous vécu un passage cauchemardesque en mer d’Alboran, emportés par des courants contraires, impuissants. Les moins chanceux sont restés encalminés 4 jours avant de pouvoir s’extirper de la Grande Bleue.

L’expérimenté Frédéric Ponsenard (5 Transquadra à son actif, notamment) en général solitaire et exceptionnellement en duo avec Paolo Manganelli, sur cette étape ont été les plus rapides à déjouer les pièges méditerranéens : ils l’emportent en réel et en compensés. Leurs compères sudistes sont attendus la nuit prochaine et demain.

« Nous n’étions pas venus pour performer, c’est la cerise… et elle est très bonne ! Nous sommes très heureux de notre étape, de la façon dont nous avons navigué. Et si on peut inscrire dans les annales de la course que j’ai terminé devant Alex Ozon ce serait vraiment bien parce que je pense que ça n’arrivera plus jamais ! », s’amusait Frédéric Ponsenard à son arrivée.

Et les Croiseurs ? Performance et plaisirs mélangés

En Atlantique comme en Méditerranée, les premiers d’ente-eux ont bataillé avec et devant des « Performance », tout en gardant leur philosophie de pur-plaisir-avant-tout.

Emmanuel Ungaran et Nicolas Peyron (RM 1070 Chaac), 1er Croiseur Méditerranéen arrivé 10h après le premier duo Performance (Coco) : une jolie performance après 12 jours de course : « C’était une très belle expérience ! C’est plus une aventure qu’une course pour nous : le Mistral, proche de 40 nœuds au départ. La mer d’Alboran avec la pétole et les courants : on naviguait comme des bouchons, on se laissait porter par les courants pour avancer. Gibraltar de nuit, très impressionnant avec beaucoup de vent et de courants. Passer au large de Tanger, c’est très beau… Et lorsque l’on retrouve le calme de l’Atlantique on trouve cela super facile ! Une vraie épopée ! Mais très intéressant. »

Côté Atlantique, le premier Croiseur double Atlantique Azora mené par les Britanniques Stephen Thomas et Chris Morton a bataillé toute l’étape dans le top 5 des doubles Performance. Leur temps compensé est le même que celui du 4e double Performance : chapeau bas messieurs les anglais !

En solo, Alexandre Lajeunesse (Cohésion Internationale) a fait un superbe début de course à la bagarre avec le top 10 des Performance. Il est attendu demain matin à Madère.

Les arrivées s’enchainent toujours ce mardi, à la pointe Est de Madère. Les sourires et les embrassades suivent, 2 heures plus tard, à Funchal.

Une 15aine de bateaux étaient déjà amarrés au ponton course en début d’après-midi, une bonne dizaine devraient les rejoindre d’ici ce soir. Le reste des arrivées s’échelonnera la nuit prochaine et demain.

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