Trois circonscriptions du N.-B. à surveiller le soir de l’élection

IJL – Réseau.Presse – Acadie Nouvelle

Au Nouveau-Brunswick, des candidatures nouvelles et anciennes, ainsi qu’un redécoupage électoral, pourraient donner lieu à des affrontements intéressants dans certaines circonscriptions lors de l’élection fédérale du 28 avril.

Miramichi-Grand Lake

Cette circonscription, qui a élu le libéral Pat Finnigan en 2015 et en 2019, a changé de mains lorsque Jake Stewart a quitté la politique provinciale et a remporté l’élection de 2021 comme député fédéral pour le Parti conservateur.

Il avait alors défait la candidate libérale Lisa Harris, aussi une ancienne députée provinciale, qui sera à nouveau candidate cette fois-ci. M. Stewart avait gagné avec une avance de 1456 votes, soit 44% des voix, contre 39% pour Lisa Harris. C’est une marge de victoire relativement serrée dans une province où les circonscriptions fédérales sont souvent gagnées avec des avances de plus de dix points de pourcentage.

M. Stewart ne sera pas candidat cette fois-ci. C’est plutôt l’ancien député provincial progressiste-conservateur Mike Dawson, qui a démissionné de l’Assemblée législative le mois dernier, qui tentera de faire le saut en politique fédérale pour maintenir cette circonscription pour le Parti conservateur.

Le redécoupage des circonscriptions électorales fédérales de 2023 ajoute quelques bureaux de vote de la région de Grand Lake qui ont favorisé le Parti conservateur lors de l’élection de 2021.

Les libéraux bénéficient aussi d’un élan de popularité au niveau national qui pourrait se traduire par des gains à différents endroits, y compris au N.-B., souligne le politologue Roger Ouellette, de l’Université de Moncton.

«Tout d’un coup, avec le départ de (Justin) Trudeau, (Mark) Carney arrive, et les histoires de Trump, ça brasse les cartes, et pour le moment en tout cas, ça change en faveur des libéraux.»

Un dénommé Matthew Ian Clark y est candidat pour le Parti vert, et le candidat du NPD est Josh Floyd.

Fredericton-Oromocto

La circonscription de Fredericton devient Fredericton-Oromocto.

La députée Jenica Atwin, qui a remporté ce siège pour le Parti vert en 2019, a quitté ce parti pour rejoindre les libéraux en 2021, quelques mois avant l’élection de 2021. Mme Atwin l’a emporté par une marge de seulement 502 votes, soit 37% des voix contre 36% pour la candidate conservatrice Andrea Johnson, ce qui en fait de loin la circonscription la plus serrée lors de la dernière élection.

Jenica Atwin ne sera pas candidate à sa réélection. Elle a dit prendre du recul de la vie politique pour le moment dans l’intérêt de sa famille.

Cette fois-ci, le candidat libéral est le chanteur David Myles, qui affronte le candidat conservateur Brian Macdonald, un ancien député provincial.

David Myles a été choisi par le parti fédéral parmi d’autres candidats, sans congrès d’investiture.

Les résultats précédents laissent présager une lutte serrée, mais d’autres facteurs pourraient entrer en ligne de compte.

Le redécoupage a resserré la circonscription vers Fredericton et Oromocto, et elle perd donc quelques bureaux de vote qui ont penché en faveur des bleus en 2021 dans la région de Grand-Lake.

Le politologue Thomas Bateman, de l’Université St.Thomas, à Fredericton, souligne que les Verts et le NPD avaient récolté plus de 5500 voix chacun dans cette circonscription en 2021.

«C’est fort possible que les votes pour les verts et le NPD vont diminuer. Quand cela se produit, généralement, le vote pour les libéraux augmente», souligne le professeur.

C’est ce mouvement qui s’opère au niveau national dans les sondages, alors que les intentions de vote pour le NPD et le Bloc Québécois fléchissent au profit des libéraux.

Fredericton-Oromocto attire plusieurs candidatures cette fois-ci: Pam Allen LeBlanc du Parti vert, Dominic Cardy du Parti avenir canadien, Brandon Ellis du Parti centriste du Canada, Nicki Lyons-MacFarlane du NPD, Heather Michaud du Parti populaire du Canada, et June Patterson du Parti communiste du Canada.

Saint-Jean-Kennebecasis

Le redécoupage pourrait compliquer la donne pour Wayne Long, le député libéral sortant de Saint-Jean, qui sera à nouveau candidat dans la nouvelle circonscription de Saint-Jean-Kennebecasis.

La circonscription, qui a essentiellement été scindée en deux, perd des électeurs de l’Ouest de Saint-Jean. M. Long s’est opposé à ce redécoupage.

Selon le politologue Roger Ouellette, malgré la nouvelle carte électorale, la notoriété de Wayne Long comme député sortant – ainsi que la popularité nationale des libéraux et de Mark Carney – sont des facteurs importants qui risquent d’influencer le vote à son avantage.

La candidate conservatrice est Melissa Young. Selon des reportages de la CBC et du Telegraph-Journal, elle a été choisie par le parti fédéral sans congrès d’investiture alors que d’autres personnes avaient signifié leur intérêt pour représenter le parti dans cette circonscription.

«Ce n’est jamais bon quand l’association se fait imposer une candidature. Il y a eu du rififi de ce côté-là qui ne va pas aider», croit Roger Ouellette.

M. Ouellette souligne que le chef conservateur Pierre Poilievre s’est rendu à Saint-Jean et Fredericton pendant la campagne.

Cela laisse présager que les conservateurs espèrent y réaliser des gains.

Pour M. Bateman, c’est surtout Miramichi-Grand Lake et Fredericton-Oromocto qui sont à surveiller. Wayne Long avait d’abord annoncé qu’il ne serait plus candidat, avant de se raviser après avoir discuté avec Mark Carney.

«M. Long l’a emporté haut la main en 2021, et je pense qu’il croyait que ses chances étaient minces sous Trudeau, mais tout a changé avec Mark Carney. Et il est de retour, et je pense que ses chances sont assez bonnes d’être réélu.»

À Saint-Jean-Kennebecasis, Armand Cormier est le candidat pour le NPD, David MacFarquhar représente du Parti vert, et Austin Venedam porte les couleurs du Parti libertarien du Canada.

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