Trois journalistes disparaissent au Burkina Faso en dix jours. Cela soulève des inquiétudes majeures sur la liberté de la presse dans un contexte de tensions accrues.
Au Burkina Faso, trois journalistes ont disparu en l’espace de dix jours, sans aucune réaction de la part des autorités. Ce silence assourdissant et inquiétant soulève de nombreuses questions sur la liberté de la presse dans ce pays en proie à des tensions politiques et sécuritaires.
Des enlèvements qui suscitent l’inquiétude
Le 19 juin, Kalifara Séré, chroniqueur sur la chaîne BF1, disparaît mystérieusement après une audition à la police judiciaire. Le 24 juin, Serge Oulon, directeur de publication de L’Événement, est enlevé par des hommes se revendiquant de l’Agence nationale de renseignement (ANR). Puis, le 28 juin, Adama Bayala, un autre chroniqueur de BF1, cesse de donner signe de vie. Ces enlèvements successifs plongent leurs familles et collègues dans l’angoisse.
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RSF exige des réponses
Face à cette série de disparitions, Reporters sans frontières (RSF) monte au créneau. L’organisation exhorte les autorités burkinabè à sortir de leur mutisme et à tout mettre en œuvre pour éclaircir le sort de ces journalistes. Le directeur Afrique de RSF, Sadibou Marong, exprime son indignation devant l’absence de réaction officielle : « Il est révoltant que trois journalistes disparaissent en dix jours sans provoquer une seule réaction des autorités. »
Un climat de peur et d’autocensure
Ces enlèvements surviennent dans un contexte où les activistes et les membres de la société civile sont régulièrement ciblés par les services de renseignement. Les méthodes d’intimidation, allant jusqu’à l’enlèvement et la détention dans des lieux secrets. Cet état de choses instaure un climat de peur et d’autocensure et met gravement en péril la liberté de la presse, un pilier fondamental de toute démocratie.
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Lutte pour la liberté de la presse
Depuis l’arrivée d’Ibrahim Traoré au pouvoir, le Burkina Faso connaît une régression inquiétante en matière de liberté de la presse. La suspension de médias internationaux, l’expulsion de correspondants et la pression constante sur les journalistes locaux en sont des exemples flagrants.
Les récentes disparitions de Kalifara Séré, Serge Oulon et Adama Bayala illustrent la gravité de la situation. Il est crucial que les autorités burkinabè répondent aux appels de RSF et prennent des mesures concrètes pour garantir la sécurité des journalistes et la liberté d’expression dans le pays.
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