Tuberculose au Burkina Faso: les populations en situation de promiscuité vulnérables à la transmission
La tuberculose est une maladie infectieuse, généralement pulmonaire, provoquée par la bactérie Mycobacterium tuberculosis. Hautement contagieuse, elle se transmet par l’air lorsque les personnes infectées toussent ou éternuent. Bien que la tuberculose puisse être mortelle, elle est souvent curable et peut être prévenue avec un diagnostic et un traitement approprié.
La tuberculose, maladie infectieuse causée par le Bacille de Koch (BK), continue de représenter un défi majeur en matière de santé publique au Burkina Faso. Le coordonnateur national du Programme national de lutte contre la tuberculose, Dr Addjima Combary, a souligné que la maladie est à la fois contagieuse et curable, mais qu’elle demeure une menace qui nécessite une vigilance constante.
Il a expliqué que la transmission de la tuberculose se fait principalement par voie aérienne, lorsqu’une personne infectée tousse, éternue, parle ou rit à proximité d’autrui. Cette transmission peut toucher n’importe qui, mais certaines personnes sont plus vulnérables, notamment celles ayant un système immunitaire affaibli.
Le traitement de la tuberculose, bien que curable, est long et contraignant, a précisé le Dr Combary. Selon les cas, il peut durer entre 4 et 9 mois et exige une surveillance médicale

régulière. Il est essentiel que les patients suivent un régime strict : prendre les médicaments tous les jours, souvent à jeun, et respecter les rendez-vous de contrôle pour garantir l’efficacité du traitement et éviter les risques de résistance aux médicaments. En outre, l’adhésion au traitement doit être suivie de près et tout écart ou difficulté rencontrée doit être immédiatement signalé aux agents de santé ou aux agents communautaires.
Concernant les différentes formes de tuberculose, le coordonnateur a précisé que le bacille de Koch peut affecter n’importe quel organe du corps humain. Cependant, la forme pulmonaire, qui touche principalement les poumons, reste la plus courante et la plus contagieuse. Il existe également des formes extra pulmonaires où d’autres organes peuvent être touchés, mais elles sont moins fréquentes.
Le Dr Combary a souligné que certaines catégories de personnes courent un risque accru d’être infectées. Parmi elles, on retrouve les enfants en bas âge, les personnes âgées, les malnutris, les fumeurs, les personnes vivant avec le VIH/SIDA, les diabétiques, ainsi que les alcooliques. Il a ajouté que les personnes vivant en situation de promiscuité, telles que les détenus, les déplacés internes, les orpailleurs et les habitants des quartiers précaires sont particulièrement exposés à un risque élevé de transmission.
Prendre conscience des risques

Les signes de la tuberculose, selon le Dr Combary, se divisent en deux grandes catégories : les signes respiratoires et non respiratoires. Les signes respiratoires les plus caractéristiques incluent une toux persistante de plus de deux semaines, des difficultés respiratoires, des douleurs thoraciques, des expectorations parfois purulentes, ainsi que l’hémoptysie, c’est-à-dire le crachat de sang. Du côté des signes non respiratoires, on observe la fièvre, surtout en soirée, des sueurs nocturnes, une perte de poids inexpliquée, une fatigue excessive, une anorexie, de l’anémie et, chez les femmes en âge de procréer, l’absence de règles sans grossesse.
Il a insisté sur un point crucial : la tuberculose est entièrement guérissable, à condition qu’elle soit prise en charge rapidement. Le traitement qui est entièrement gratuit au Burkina Faso, repose sur l’engagement des patients à respecter scrupuleusement les recommandations des professionnels de santé. En cas de difficulté, il est important de signaler tout problème pour adapter le traitement et garantir sa réussite.
En ce qui concerne la situation épidémiologique au Burkina Faso, le Dr Combary a précisé que la tuberculose touche toutes les régions du pays. Cependant, elle est particulièrement concentrée dans quatre régions sanitaires : le Sud-Ouest, le Centre, les Hauts-Bassins et le Sahel, des zones où la transmission de la maladie est favorisée par des facteurs socio-économiques et environnementaux.
Enfin, le coordonnateur a rappelé qu’une campagne de sensibilisation est essentielle pour lutter efficacement contre la tuberculose. Il a lancé un appel à la population burkinabè pour que chacun prenne conscience des risques, apprenne à reconnaître les signes de la maladie, adopte les comportements préventifs, et surtout, respecte les traitements.
Wamini Micheline OUEDRAOGO
Crédit: Lien source