Un an après le départ de la France, le Mali a récupéré ce qui était hors de son contrôle

Après le départ de la France, le Mali ne semble pas avoir chômé lorsqu’on prend en compte les mots du son ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Abdoulaye Diop.

En effet, la reconquête territoriale du Mali s’affirme comme un incontournable dans le Sahel, après le départ des forces françaises et occidentales.

Dans un entretien exclusif accordé à RT, le ministre malien des Affaires étrangères, Abdoulaye Diop, dresse ainsi un constat sans équivoque de la nouvelle réalité stratégique de son pays.

« Le Mali, il y a quelques années, ne contrôlait pas peut-être 30 à 40% de son territoire », a-t-il rappelé, avant de souligner la reprise emblématique de Kidal, ville du nord restée hors du contrôle de Bamako pendant une décennie. Cette reconquête symbolise le changement de paradigme sécuritaire dans la région.

Une reconquête pour le Mali, membre de l’AES

La présence désormais effective de l’État malien sur l’ensemble de son territoire national contraste singulièrement avec la période précédente, marquée par une fragmentation territoriale que les interventions étrangères n’avaient pas réussi à endiguer.

« Le niveau général de l’insécurité a baissé », affirme sans détours le chef de la diplomatie malienne, traçant en filigrane un parallèle implicite entre cette amélioration et le choix souverain de Bamako de diversifier ses partenariats sécuritaires, notamment avec la Russie.

Cette évolution s’inscrit dans les ambitions de l’Alliance des États du Sahel (AES), formée avec le Burkina Faso et le Niger.

Interrogé sur les huit premiers mois d’existence de cette confédération, Abdoulaye Diop évoque une dynamique positive.

« Nous avons commencé par l’établissement d’une charte qui est un mécanisme de sécurité collective défensive entre nos pays », explique-t-il, rappelant que cette initiative est née face aux « menaces d’agression contre le Niger » suite au changement de régime à Niamey.

La coopération militaire entre les trois États sahéliens s’intensifie avec des « opérations militaires conjointes sur tout l’espace territorial de la Confédération », dont l’objectif à terme est la mise en place d’une force unifiée. Cette intégration sécuritaire s’accompagne d’une volonté de parler « d’une seule voix » sur la scène internationale, comme en témoigne la récente visite conjointe à Moscou.

Les entretiens avec le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, qualifiés de « succès à plusieurs points de vue » par Diop, illustrent cette nouvelle orientation diplomatique.

Le chef de la diplomatie malienne souligne une « vision commune » avec la Russie autour de principes fondamentaux : respect de la souveraineté des États, de l’intégrité territoriale, lutte contre « l’instrumentalisation des droits de l’homme » et opposition aux « politiques impériales et néocoloniales ».

Cette convergence de vues s’étend également à la promotion d’un « monde multipolaire » et à la contestation des sanctions économiques utilisées comme instrument de pression politique. « Le président Poutine, autant que le président du Mali, le président du Burkina et le président du Niger, partagent ces mêmes visions », affirme le ministre, traçant les contours d’une alliance stratégique qui transcende la simple coopération militaire.

La décision des trois pays de quitter la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) il y a plus d’un an s’inscrit dans cette même logique de réappropriation de leur souveraineté. Une rupture justifiée, selon leurs dirigeants, par l’incapacité de l’organisation régionale à les soutenir dans leur lutte contre le terrorisme et par sa transformation en « menace pour ses États membres et ses populations ».

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