Les tensions migratoires entre Washington et Juba s’apaisent après le revirement du gouvernement sud-soudanais, contraint d’accepter un ressortissant congolais expulsé par les Américains.
Le Soudan du Sud a finalement consenti à accueillir un citoyen de la République démocratique du Congo (RDC) expulsé des États-Unis, mettant ainsi fin à une dispute diplomatique inédite. Cette affaire avait conduit Washington à suspendre tous les visas délivrés aux Sud-Soudanais en représailles au refus initial de Juba.
La polémique a éclaté lorsque les autorités américaines ont expulsé vers le Soudan du Sud un individu congolais présenté sous une fausse identité. Selon les procédures en vigueur, Juba avait alors renvoyé l’homme aux États-Unis, déclenchant la colère de l’administration américaine. Le secrétaire d’État avait vivement critiqué le Soudan du Sud, l’accusant de ne pas coopérer sur les questions migratoires.
Face aux sanctions, le gouvernement sud-soudanais a finalement opté pour l’apaisement. Dans un communiqué officiel, il a annoncé autoriser l’entrée du Congolais sur son territoire « dans le respect des relations bilatérales » avec Washington. Les autorités de l’aéroport de Juba ont reçu pour instruction de faciliter son arrivée prévue le 9 avril.
Malgré ce geste, le Soudan du Sud a tenu à rappeler son engagement à reprendre ses propres ressortissants expulsés, à condition que leur identité soit préalablement vérifiée. Le pays, déjà fragilisé par des tensions internes, cherche à éviter toute escalade avec les États-Unis.
Cette affaire intervient dans un contexte politique volatile pour le Soudan du Sud, où l’accord de paix de 2018 reste fragile. Les récentes violences et l’isolement du vice-président Riek Machar menacent la stabilité d’une nation encore marquée par une guerre civile meurtrière. Les enjeux migratoires, bien que secondaires, ajoutent une couche de complexité aux défis auxquels le pays doit faire face.
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