« un échec annoncé !‍ » selon Dominique Humbert

Nous reproduisons ci-dessous le communiqué de Dominique Humbert au nom des associations SOS Massif des Vosges, Vosges Nature environnement, Oiseaux Nature, Avenir et Patrimoine 88, Paysage Nature et Patrimoine de la Montagne Vosgienne.

Redorer son blason à coup d’oiseaux sacrifiés ou la saga continue

Nous venons d’apprendre la mort d’un 7éme Grand Tétras norvégien sur les 9 réintroduits dans le massif vosgien. Il ne reste désormais, dix mois après cette réintroduction coûteuse, que deux oiseaux vivants. Quelle réussite ! Quel échec !!!

Nous avions annoncé cette terrible série de disparitions et cela confirme nos craintes et nos avertissements répétés et étayés concernant l’inadéquation de ce projet de réintroduction.

Un projet voué à l’échec dès le départ.

Depuis le début, comme les différents conseils scientifiques, la grande majorité de la population consultée, nous avons exprimé nos réserves quant à la pertinence de réintroduire des Grand Tétras norvégiens dans le massif vosgien, et notre opposition au projet porté par le Parc Naturel Régional des Ballons des Vosges.

Les conditions environnementales et écologiques du massif sont très loin d’être réunies pour assurer la survie de cette espèce. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle elle y a quasiment disparu. Les responsables du projet ont ignoré ces réalités, menant à un échec accablant, prévisible et particulièrement onéreux.

Les associations signataires ont d’ailleurs engagé un recours au fond devant le Tribunal Administratif de Nancy contre l’arrêté de Mme la Préfère des Vosges qui a autorisé l’opération.

Ce recours sera examiné dans les mois à venir.

Des ressources gaspillées

Les efforts et les ressources considérables investis dans ce projet auraient pu être mieux utilisés pour des initiatives de conservation et de restauration de la biodiversité, nécessaires à la préservation du massif, de sa faune, de sa flore, de ses paysages et de sa nature. Nous constatons avec effroi que c’est le contraire qui est à l’œuvre : multiplication des projets d’équipement artificiels de loisirs, explosion du nombre des manifestations sportives, motorisées, ouverture de plus en plus précoces des routes jusqu’alors fermées à la circulation automobile. Et que dire de cet hallucinant projet de via ferrata soutenu par le PNRBV dans le dernier milieu rupestre sauvage des Vosges et contigu à une réserve naturelle nationale, qui fut l’un des dernier bastion du Tétras. La réintroduction d’espèces dans des environnements inappropriés ne fait que gaspiller des fonds précieux et détourne l’attention des véritables enjeux de protection de la biodiversité.

Un manque de transparence et de consultation

Le projet de réintroduction a été mené avec une parodie de consultation des parties prenantes locales et des experts indépendants. Les décisions ont été prises de manière unilatérale, sans tenir compte des avis divergents très majoritaires et des avis scientifiques argumentés disponibles. Cette approche a conduit à des erreurs coûteuses et à une perte de confiance dans les initiatives de conservation qui apparaissent de plus en plus comme comme de l’affichage ou de la communication dans le but de dissimuler une politique axée sur la croissance des loisirs artificiels au détriment de la nature et des humains. Et le parc compte recommencer la même stupidité dans quelques semaines en relâchant sur un même site, 40 individus !

Le 06 mars 2025.

SOS Massif des Vosges, Vosges Nature environnement, Oiseaux Nature, Avenir et Patrimoine 88, Paysage Nature et Patrimoine de la Montagne Vosgienne.


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