Un mois après l’identification d’un jeu dangereux au collège Gérard Holder à Cayenne, le rectorat de l’académie de Guyane renouvelle son message de vigilance auprès des établissements scolaires. L’objectif : prévenir tout risque de propagation du « sommeil indien », un jeu à risque qui continue d’interroger par son impact sur les plus jeunes.
Le « sommeil indien », aussi connu sous le nom de « jeu de l’évanouissement », consiste à provoquer une perte de connaissance par une pression sur le thorax ou sur le cou, souvent dans un contexte de défi entre élèves. Cette pratique, bien qu’elle puisse paraître anodine pour certains enfants, comporte des risques graves : perte de conscience, blessures, voire dans certains cas, séquelles irréversibles.
Pour accompagner les équipes éducatives, un vademecum (document de référence pratique) a été diffusé. Il a été élaboré par le Centre national de documentation pédagogique (CNDP). Ce document propose des repères pour reconnaître les jeux dangereux, les prévenir et réagir de manière appropriée. Il peut également servir de base d’information à destination des parents, afin de favoriser le dialogue à la maison.
Ce rappel intervient alors qu’aucun nouveau cas n’a été officiellement signalé depuis l’incident du mois dernier. Mais la prudence reste de mise, notamment face à la rapidité avec laquelle ce type de pratiques peut circuler via les réseaux sociaux ou le bouche-à-oreille entre jeunes.
Un reportage réalisé peu après les faits avait donné la parole à des collégiens de différents établissements de Cayenne. Certains y rapportaient avoir déjà entendu parler du « sommeil indien », parfois sans en comprendre les dangers. Un élève expliquait :
On m’a demandé de respirer vite, puis on a appuyé sur mon ventre. Je suis tombé à terre, j’avais envie de vomir.
D’autres, interrogés sur leur propre rôle, admettaient avoir reproduit ce jeu sans mesurer les risques :
Je ne savais pas que c’était dangereux… Je l’ai fait parce que c’était un nouveau truc.
Ces témoignages soulignent le manque de conscience des conséquences que peuvent avoir ces jeux dits de non-oxygénation. C’est justement pour contrer cette banalisation que le rectorat a choisi de maintenir une communication claire et pédagogique auprès des établissements scolaires.
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