UN NOUVEAU MASSACRE IMPUTE A L’ARMEE AU BURKINA FASO

(SenePlus) – Au moins 223 civils, dont 56 enfants, ont été exécutés le 25 février dans les villages de Nodin et Soro, dans le nord du Burkina Faso, par leur propre armée selon un rapport de Human Rights Watch (HRW). Cité par Le Monde, l’ONG a recueilli les témoignages glaçants de 14 rescapés de cette tuerie, l’une des pires depuis le début de l’insurrection djihadiste en 2015.

D’après les survivants, des soldats burkinabè ont ordonné aux villageois de sortir de leurs maisons avant de les regrouper par sexe et âge, puis de tirer sur eux à bout portant, « achevant ceux qui étaient encore vivants ». Une femme de 32 ans raconte avoir vu « des morts tomber sur elle » après que les militaires aient ouvert le feu sans sommation en les traitant de « terroristes ».  

« Les soldats voulaient s’assurer qu’il n’y avait pas de survivants, parce qu’avant de partir ils ont tiré plusieurs fois sur des personnes qui étaient déjà à terre », rapporte un jeune homme de 25 ans, seul survivant d’une famille de 17 personnes selon HRW.

Pour enterrer les 223 victimes, les villageois ont dû creuser 11 fosses communes, certaines réservées aux femmes, d’autres aux enfants. « Dans la quatrième, nous avons mis des enfants de 6, 7 et 8 ans », témoigne un résident âgé de 23 ans.

Malgré l’ouverture d’une enquête par la justice, aucune conclusion n’a été rendue publique à ce jour. C’est le silence officiel, comme pour les autres massacres présumés de civils par l’armée ces derniers mois, pointe Le Monde.

Le ministre burkinabè de la Sécurité a même salué « le professionnalisme » de ses troupes quelques jours après ce drame, officialisant la nouvelle « stratégie antiterroriste de rupture » du régime militaire.

Mais cette politique sécuritaire n’a fait qu’attiser un cycle de violences meurtrier. Depuis l’arrivée au pouvoir du capitaine Traoré en septembre 2022, au moins 7000 personnes ont été tuées selon l’ONG Acled. 

Face à cette situation tragique, une partie de la société civile tente encore de se faire entendre, au péril de sa liberté. Un blogueur relayant l’insécurité dans l’Est a ainsi été enlevé fin avril, comme d’autres voix critiques arrêtées ou portées disparues par le régime ces derniers mois.


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