Depuis 2018 et le partage du pouvoir entre les deux ennemis de toujours, le pays a vécu dans une instabilité permanente qui a rendu impossible tout vrai développement de ce jeune État, également déstabilisé par l’arrivée massive de centaines de milliers de réfugiés du Soudan voisin depuis le déclenchement, le 15 mai 2023, de la guerre civile.
Pourrissement
Ce jeudi, le calme régnait à Juba, une ville qui semblait vivre au ralenti, craignant une explosion de violence.
Depuis des semaines, le torchon brûle entre Salva Kiir, 73 ans, qui tente d’assurer sa succession et d’affaiblir politiquement Riek Machar, 72 ans. Depuis février, plus de vingt alliés politiques et militaires de ce dernier ont été arrêtés. Certains sont détenus au secret.
La branche armée du parti de M. Machar a accusé les forces fédérales du président Kiir d’avoir attaqué deux de ses centres d’entraînement aux portes de Juba, mardi et mercredi. Un porte-parole de cette aile militaire, l’Armée populaire de libération du Soudan dans l’opposition (SPLA-IO), a exhorté la communauté internationale à réagir face à ces attaques qu’il a qualifiées de « terroristes ».
Le monde a de plus en plus faim : « Les progrès ont ralenti à un degré troublant »
Les centres d’entraînement ont été créés pour préparer les forces d’opposition à leur intégration dans l’armée unifiée, une disposition clé de l’accord de 2018 visant à unir les troupes du gouvernement et de l’opposition, qui n’a toutefois jamais vraiment été pleinement mise en application. Ces attaques n’ont pas été confirmées par l’armée soudanaise soutenant M. Kiir, qui a plutôt accusé les forces de M. Machar de « manœuvres agressives ».
« Les dirigeants du pays sont sur le point de retomber dans un conflit généralisé », a expliqué mercredi soir le chef de la Mission des Nations unies au Soudan du Sud (Minuss), Nicholas Haysom, pour qui la fin de l’accord de paix de 2018 « ne dévasterait pas seulement le Soudan du Sud, mais affecterait aussi toute la région ».
Le bureau africain du département d’État américain a, lui, appelé le président Kiir à « annuler » l’arrestation de M. Machar et « empêcher une nouvelle dégradation de la situation ».
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