Un projet pour protéger les ligaments croisés des footballeuses, fragilisés par des chaussures conçues pour des hommes – Libération

Comme quoi toutes les commissions parlementaires ne virent pas au comité Théodule. Le 5 mars , «The Women and Equalities Committee», une commission multipartite du Parlement britannique dédiée à l’égalité entre les femmes et les hommes, dévoilait un rapport consacré au «problème des lésions du ligament croisé antérieur du genou dans le football féminin». Le document déplorait des «chaussures mal adaptées», avec, pour les footballeuses, un risque trois à six fois supérieur de subir une blessure au ligament croisé antérieur (LCA). Laquelle entraîne un arrêt de durée variable, mais de toute façon de plusieurs semaines et, souvent, une intervention chirurgicale (ligamentoplastie).

La commission préconisait la mise en place d’un groupe de travail qui rassemblerait l’Institut des sports du Royaume-Uni, des experts de la santé et de la condition physique des femmes, des instituts de recherche sur le sport et l’exercice, et les branches britanniques des grandes marques de vêtements et d’articles de sport «afin d’élaborer une stratégie à long terme pour s’attaquer aux problèmes de santé et de physiologie des femmes sportives, y compris ceux liés aux vêtements et aux équipements de sport».

«Identifier les meilleures pratiques»

Et voilà qu’on apprend que deux syndicats, la Fédération internationale des associations de footballeurs professionnels (Fifpro), l’Association britannique des footballeurs professionnels, Nike et l’Université de Leeds Beckett ont décidé de collaborer «pour accélérer la recherche afin de réduire les lésions du ligament croisé antérieur (LCA) et d’accroître la disponibilité des footballeuses». La Fifpro indique que «les partenaires du ‘‘projet LCA’’ travailleront de manière proactive avec les clubs et les joueuses de la Women’s Super League (WSL) [le championnat féminin d’Angleterre de football, qui compte 12 équipes, ndlr] afin de mieux comprendre leur environnement de travail , d’identifier les meilleures pratiques et de proposer des solutions pour favoriser la réduction des lésions du ligament croisé antérieur».

Le projet LCA doit se déployer sur trois ans, avec l’objectif d’analyser les recherches existantes et les programmes de réduction des blessures, d’étudier les ressources des équipes et l’accès aux installations, et de suivre en temps réel des facteurs tels que la charge de travail et les déplacements des joueuses. Il n’est pas encore question d’équipement spécifique mais, au moins, une vraie mobilisation se crée, au chevet des ligaments croisés féminins.