un proviseur mis en retrait après la plainte pour « viol » d’une ancienne élève

Un collectif d’anciens élèves de l’Institution Saint-Dominique signale qu’un proviseur exerçant dans les Yvelines a été mis en retrait pour « protéger les élèves » ce lundi 7 avril. L’établissement scolaire privé de Neuilly-sur-Seine (Hauts-de-Seine) est visé par des accusations de violences. Au total, ce collectif a recensé cinq plaintes.

Le parquet de Nanterre a confirmé auprès du Parisien avoir reçu deux plaintes concernant l’institut catholique Saint-Dominique de Neuilly-sur-Seine (Hauts-de-Seine).

L’une d’entre elles a poussé le diocèse des Yvelines a, ce lundi 7 avril, mettre « en retrait conservatoire » provisoirement, Olivier B., un chef d’établissement désormais à la tête de l’institut Notre-Dame à Saint-Germain-en-Laye et du lycée Jean-Paul II à Sartrouville.

La direction diocésaine s’est conformée à une demande du recteur d’académie de Versailles réclamant de « protéger les élèves et l’ensemble de la communauté éducative ». Cette décision a été communiquée aux parents d’élèves dans un courrier de l’enseignement catholique des Yvelines que BFMTV s’est procuré. Cette lettre précise que « la plainte est relative à des faits anciens et sans relation avec les fonctions qu’il occupe actuellement ».

Le successeur de « Cheval », la terreur de Bétharram

Avant d’être promu chef d’établissement, cet homme, Olivier B., a exercé dans l’établissement privé de Neuilly comme censeur (adjoint au proviseur) et professeur de français dès la fin des années 90.

Une ancienne lycéenne aujourd’hui âgée de 41 ans a déposé plainte pour « viol » contre lui, le 31 mars dernier.

« Il était assez jeune, plutôt sympa, très beau. Il contrastait complètement avec le profil de Damien S. à qui il succédait », se souvient la quadragénaire pour Le Parisien.

Damien S. alias Cheval était aussi un ancien surveillant de Bétharram, autre institution privée des Pyrénées-Atlantiques concernée par des accusations de violences sur les élèves.

Rapport sexuel non consenti

Pendant de longs mois, l’homme se serait insidieusement rapproché de la jeune femme en flirtant avec elle et s’introduisant dans son cercle familial comme lorsqu’il lui avait rendu visite chez sa grand-mère pendant des vacances en Espagne, lit-on dans Le Parisien.

Selon nos informations, alors que l’année scolaire se termine, dans des circonstances qui restent à établir, et selon les déclarations de la plaignante, celle-ci se retrouve avec une amie au domicile d’Olivier B. Ce dernier leur propose de l’alcool. Il est alors âgé d’une trentaine d’années, alors que ses invitées n’ont que 16 ans.

Julia indique qu’après avoir raccompagné l’autre adolescente à son domicile, Olivier B. est alors revenu chez lui, lui a proposé un massage, avant de lui imposer un rapport sexuel non consenti.

« Je me suis retrouvée dans son lit, je ne sais pas trop comment. Sur le moment, je n’ai pas su dire non, j’étais dans une sorte de sidération, j’avais 16 ans, j’étais vierge. Ce sont des souvenirs lointains mais pas agréables », relate-t-elle chez nos confrères.

En dehors de sa sœur et de deux amies à qui elle s’est confiée, elle a longtemps gardé pour elle cette histoire, affrontant un sentiment de « honte et de dégoût ». Olivier B., présumé innocent, n’a pu être joint dans l’immédiat.

Autre plainte pour violences psychologiques

Une autre ancienne élève a déposé plainte pour des violences psychologiques qui ont eu lieu entre 1989 et 1990, alors qu’elle n’a que 12 ans et commis par Damien S. dit Cheval.

À la suite d’une bagarre, il la convoque dans son bureau et lui aurait alors indiqué « vouloir l’obliger à porter des jupes pour la contraindre à ne plus jouer au garçon manqué ». 

Par la suite, selon les déclarations de Marie, il va la convoquer régulièrement, quasiment quotidiennement, et lui « passer la main sous la jupe » « lui caresser la jambe » tout en lui disant qu’elle est « jolie en jupe ». 

Marie ne se laisse pas faire, mais les convocations persistent, selon nos informations, elle explique dans sa plainte qu’à chaque fois qu’elle ne se laissait pas faire, la fillette de 12 ans était punie par Damien S. et faisait l’objet d’une heure de colle. 

« Au bout de 10 heures de colle, t’en auras une gratuite » lui aurait dit régulièrement Damien S.

Le poids de la culpabilité

Selon nos informations, cinq plaintes ont déjà été déposées concernant des faits ayant eu lieu dans cette institution. Constance Bertrand, a été la première à déposer plainte fin mars pour harcèlement sexuel contre un surveillant. Elle a depuis monté un collectif de victimes, sur Facebook, consécutivement et à la manière de celui monté par les victimes de Bétharram. 

Les plaintes visant l’institution Saint-Dominique ont commencé à tomber après l’ouverture de la commission d’enquête parlementaire sur les modalités du contrôle par l’Etat des violences dans les établissements scolaires successives à l’affaire Bétharram. Les auditions diffusées sur de nombreuses chaînes de télévision ont mis en lumière les témoignages des victimes.

Selon le collectif des anciens élèves de « Saint-Do », quatre autres plaintes ont été déposées. Une fois officiellement reçues par le parquet de Nanterre, seront probablement versées à l’enquête préliminaire déjà ouverte et confiée à la sûreté territoriale des Hauts-de-Seine.

Florent Bascoul et Matthias Tesson

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