un recadrage systématique des troupes s’impose – La Nouvelle Tribune

L’une des fonctions régaliennes de la police et des forces armées béninoises est d’assurer la sécurité des personnes et des biens, l’insécurité et les crimes apparaissant comme des menaces à la qualité de vie ainsi que des barrières au développement. Mais depuis peu, les comportements de certains fonctionnaires de la police républicaine du Bénin font penser le contraire et amènent les citoyens à se poser des questions.

Pour mieux assurer la sécurité des personnes et des biens au Bénin, le gouvernement a pris la courageuse décision de créer une force unique de sécurité intérieure dénommée Police républicaine, par la promulgation de la loi N°2017-41 du 29 décembre 2017. « Notre mission principale est de protéger et de servir la population en assurant la sécurité et la tranquillité publique », clame cette police républicaine. Mais les actes et les faits de ses agents ne semblent pas toujours cette logique. Les bavures policières enregistrées ces dernières années sont légions.

Ces derniers jours, c’est une malheureuse scène qui s’est produite à Natitingou qui a alimenté l’actualité sans oublier qu’un autre agent de police s’est déporté dans un minibus pour l’on ne sait quel type de répression. Mais avant, le peuple béninois continue d’attendre une suite de l’affaire Martin Hounga, froidement abattu dans l’arrondissement de Hêvié commune d’Abomey-Calavi et bien d’autre cas encore. Les béninois veulent également en savoir davantage sur des dénonciations faites par l’Odhp à travers une conférence de presse animée par maître Baparapé, et au cours de laquelle, il a évoqué des dérives peu tolérables des agents de police.

La chose a pris tellement d’ampleur au point de ne laisser personne indifférent. À l’assemblée nationale, une dizaine de députés du parti les Démocrates interpellent le gouvernement à travers des questions d’actualité. « A la lumière de cette mesure répressive, il est à craindre des réactions violentes de la part des populations, ce qui pourrait engendrer des divisions sociales importantes », lit-on dans leur correspondance déposé au secrétariat administratif du parlement le 15 avril 2024.

À leur suite, une autre question d’actualité est adressée au gouvernement. Cette fois, elle émane d’un député du Bloc Républicain Abdoulaye Gounou. « Est-ce que dans un Etat de droit, des fonctionnaires de police sont fondés à infliger des traitements aussi dégradant et inhumains à de paisibles citoyens, traitement digne de l’époque de la traite négrière ? », se demandent le député de la majorité présidentielle. « Est-ce que les actes de violence sont inscrits dans des consignes données par le gouvernement aux fonctionnaires de police dans le cadre de leur mission de sécurisation ? », s’interroge-t-il ensuite.

Mais au-delà, Abdoulaye Gounou, indexant la répression des infractions au code de la route, pense qu’aujourd’hui on ne connait plus ni l’étendue ni les modalités de contrôle des casques. Ce qui fonde sa question déclare – t –il c’est que les conflits entre la police et la population deviennent trop récurrents. Au-delà des casques, le député Gounou a également expliqué dans un média de la place que même sur la question de la commercialisation du soja, il y a beaucoup de dérives. Il n’a pas manqué de dénoncer l’interpellation du citoyen qui a filmé la scène en donnant l’exemple de George Floyd au Etats Unis. « Ça me donne l’idée d’initier une loi portant procédure disciplinaire contre les agents en uniforme pour extirper des rangs de la police ces individus particulièrement violents », dira le député du Bloc Républicain pour conclure.

Le gouvernement est donc attendu au parlement pour répondre aux questions à lui posées. Mais en attendant, au-delà des sanctions, la police républicaine doit opérer un recadrage systématique dans ses rangs.

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