Un séminaire sur les 1000 premiers jours de l’enfant, pour améliorer les politiques publiques sur la santé périnatale

Si, en Guadeloupe, les femmes enceintes fument moins et allaitent plus, les indicateurs de la santé périnatale sont moins favorables que dans l’Hexagone. Dans nos îles, ainsi qu’à Saint-Martin, davantage de grossesses non désirées sont recensées, les femmes enceintes sont aussi plus tristes et déprimées, des bébés naissent plus petits et souvent prématurés. Ces inégalités de santé sont accentuées par la précarité économique et un faible usage des contraceptifs. Pour améliorer les politiques publiques, des experts se réunissent ce jeudi, pour la 4ème conférence régionale sur les 1000 premiers jours de vie.

La question de l’environnement de la mère et du nouveau-né, de la conception aux 2 ans de l’enfant, sera au cœur d’un séminaire, ce jeudi 25 avril 2024, de 16h à 20h, dans un hôtel de la Pointe de la Verdure (Le Gosier). Concernant les « 1000 premiers jours », période de périnatalité, la Guadeloupe et Saint-Martin font toujours figure de mauvais élèves, à l’échelle nationale.

Les 1000 premiers jours de vie, de la fécondation (le tout premier jour de la grossesse) jusqu’à l’âge de 2 ans, représentent une période très sensible pour la future maman comme pour le bébé à naître.

Une étude* de Santé Publique France et de l’Agence Régionale de Santé (ARS) de Guadeloupe/Saint-Martin/Saint-Barthélemy, publiée en juin 2023, a révélé une situation préoccupante de la périnatalité. Les indicateurs sont globalement moins favorables dans nos îles que dans l’Hexagone.
C’est pourquoi l’ARS souhaite réunir les experts concernés, au cours d’un séminaire intitulé « 4ème conférence régionale des 1000 premiers jours ».

Les indicateurs de santé périnatale sont impactés par le contexte sociétal, sous nos latitudes.
Localement, plus de grossesses sont non désirées qu’en France hexagonale.
Davantage de femmes se sentent tristes ou déprimées pendant leur grossesse.
La situation socio-économique est beaucoup plus défavorable pour les mamans et futures mamans. Elles sont quatre fois plus nombreuses à déclarer un revenu mensuel inférieur à 1000€. Deux fois plus de Guadeloupéennes déclarent n’avoir jamais eu recours à la contraception.
Enfin, plus d’enfants sont de petit poids à la naissance (ils font moins de 2,5 kg) et naissent prématurément.

Le tableau n’est pas tout noir.
Deux indicateurs de santé périnatale sont plus favorables dans nos territoires : les Guadeloupéennes fument beaucoup moins au 3ème trimestre de grossesse et elles allaitent plus souvent et plus longtemps leur bébé.

Toutes ces données vont permettre d’ajuster les politiques publiques relatives à la prise en charge des femmes, de la grossesse au post-partum. L’Agence Régionale de Santé de Guadeloupe Saint-Martin et Saint-Barthélemy entend s’appuyer sur les expertises des acteurs concernés par la périnatalité pour préciser sa politique des 1000 premiers jours, dans le cadre d’une stratégie régionale.

*L’enquête a porté en Guadeloupe sur un échantillon de 684 nouveau-nés, soit 672 femmes en Guadeloupe et sur 92 nouveau-nés, pour 91 femmes à Saint-Martin. Enquête menée en 2021, pendant 9 semaines.


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