Garry Jean Baptiste, chef de l’un des deux puissants syndicats de police en Haïti, a appelé les responsables gouvernementaux à fournir plus d’équipement et de soutien, alors que les gangs qui contrôlent 85 % de la capitale, Port-au-Prince, continuent d’attaquer les quartiers pour s’emparer de plus de territoire.
«Prenez cette insécurité au sérieux afin que davantage de vies puissent être sauvées», a-t-il mentionné au micro, tandis que de grandes enceintes montées sur un camion amplifiaient son message devant les bureaux du premier ministre haïtien et de son conseil présidentiel de transition.
Une vingtaine de manifestants civils ont applaudi le chef du syndicat, certains brandissant des pancartes sur lesquelles était écrit : «Nous méritons la sécurité».
Ces demandes surviennent un jour après que les responsables de la mission dirigée par le Kenya ont annoncé qu’un policier de ce pays d’Afrique de l’Est avait été abattu dans la région centrale de l’Artibonite, juste au nord de la capitale. Plusieurs gangs contrôlent cette zone, notamment Gran Grif, accusé d’avoir tué des dizaines de personnes dans une petite communauté l’année dernière.
M. Jean Baptiste a également dénoncé le fait que les policiers ne sont pas payés à temps et a demandé au gouvernement d’aider financièrement les familles des agents des forces de l’ordre tués.
Quelques heures après la manifestation, le premier ministre haïtien Alix Didier Fils-Aimé a indiqué lors d’une conférence de presse que le gouvernement s’était engagé à rendre le pays plus sûr «grâce à un investissement massif en équipement» pour la police nationale d’Haïti. «Nous sommes confrontés à une crise humanitaire», a-t-il soutenu.
Plus de 5600 personnes ont été tuées en Haïti l’année dernière. La violence des gangs a laissé plus d’un million de sans-abris ces dernières années, selon l’ONU.
M. Fils-Aimé a mentionné que le pays était en guerre contre les gangs et que la police continuerait à les combattre dans le but ultime d’organiser des élections générales pour la première fois depuis près d’une décennie.
«Il y a une stratégie, il y a une volonté, il y a des moyens qui sont mobilisés pour mettre fin au fléau de l’insécurité», a-t-il déclaré.
Le Kenya a envoyé des centaines d’officiers pour aider les forces de l’ordre haïtiennes. En février, 200 autres policiers du pays d’Afrique de l’Est ont rejoint plus de 600 autres Kenyans qui travaillent déjà aux côtés de la police nationale d’Haïti dans le cadre d’une force multinationale renforcée par des soldats et des policiers déployés par des pays comme la Jamaïque, le Guatemala et le Salvador.
Crédit: Lien source