Un terrain convoité, mais des obstacles à surmonter à Rogersville

L’école W.-F. Boisvert de Rogersville a fermé ses portes en 2018. Depuis, la municipalité tente d’acquérir le terrain situé au cœur du village pour y mener de nouveaux projets, mais elle se heurte encore à plusieurs obstacles.

L’ancienne école est laissée à l’abandon depuis l’ouverture de l’Étoile de l’Acadie, située de l’autre bord de la rue. Avec ses fenêtres placardées, l’endroit n’est pas seulement inesthétique, il est potentiellement dangereux, selon le maire de Nouvelle-Arcadie, Jimmy Bourque.

«On veut d’abord que l’école soit démolie, explique-t-il. Les gens entrent là-dedans et ils font du vandalisme. Et ce n’est vraiment pas beau non plus.»

Le terrain fait face à la nouvelle école. Il est aussi voisin de terrain du monument de Notre-Dame de l’Assomption, le point de repère par excellence de l’endroit. Toutes de bonnes raisons de rendre l’endroit plus accueillant.

«On est intéressé d’avoir le terrain pour créer un genre de parc vert, poursuit-il. Du moins, c’était l’idée de départ. Mais il y a maintenant le Foyer Assomption qui a signalé son intérêt pour construire un nouveau foyer sur une partie du terrain.»

Avant d’en arriver là, la municipalité doit convaincre la province de lui léguer le terrain. Mais c’est là que la situation, loin d’être unique, se complique.

Plus au sud, à Champdoré, on navigue dans une histoire semblable dans le quartier 4, à propos du terrain de l’ancienne école de Saint-Paul, qui a été détruite. À la dernière réunion mensuelle de la Commission des services régionaux de Kent, Jean-Pierre Richard, le maire de l’endroit, a demandé à ses collègues une lettre d’appui pour le transfert du terrain, dans le but de convaincre le ministère des Transports et intrastructure.

Dans les cas où une municipalité désire acquérir un terrain sous la valeur foncière, le ministère exige un plan d’affaires. Un exercice qui peut coûter environ 20 000$. Cependant, à Rogersville, l’édifice vétuste qui occupe une partie de l’espace ajoute du sable dans l’engrenage. La municipalité voudrait bien prendre le terrain au complet, à condition que la province se charge d’abord de le nettoyer.

«Au début, la province était prête à nous céder le terrain pour 1$, mais il fallait qu’on démolisse l’école. Selon les estimations du ministère, ça représente une dépense d’environ 1 million $. Nous n’avons pas les moyens pour cela. Ça ne nous appartient pas. C’est leur déchet. Ils sont responsables de nettoyer le terrain comme il faut», martèle le maire Bourque.

L’école W.-F. Boisvert de Rogersville, aperçue de l’arrière de l’édifice le 10 mars 2025, est en piteux état. – Acadie Nouvelle: Denis Savard

Un plan d’affaire d’affaire est attendu d’une firme d’ingénierie civile.

En attendant, la municipalité considère aussi prendre possession du reste du terrain pour le développer à son aise.

«Mais le problème demeure. Si le terrain est offert au Foyer Assomption pour leur projet, l’édifice de l’ancienne école doit toujours être démoli.»

La question de la sécurité demeurera d’actualité en attendant.

«Les jeunes peuvent se faire mal là-dedans. On a mis des contreplaqués, mais ça ne les arrête pas.»

En plus du vol de matériaux, on craint aussi que l’isolation soit composée d’amiante, comme il était coutume de faire à une certaine époque.

Une autre façon de faire?

Avec la réforme municipale, le processus ne pourrait-il pas être simplifié? Arnold Vautour, le maire de Beaurivage, pense que oui.

«J’ai fait une résolution à l’Association des municipalités francophones pour demander à la province que tous les terrains provinciaux désaffectés soient automatiquement retournés aux municipalités pour le développement. Puis j’ai fait la même chose auprès des municipalités anglophones (UMNB).»

Le ministre (Chuck Chiasson) n’a pas encore répondu à la demande des municipalités, selon le maire Vautour.

Depuis qu’il est en poste, Beaurivage travaille pour récupérer trois terrains. Ce n’est qu’en mettant de l’avant des projets de développement que les deux premiers ont récemment pu être rachetés de la province.

«On doit y aller par étape pour montrer notre sérieux au ministère».

Des terrains à valeur marchande

Du côté du ministère, un porte-parole indique que les terrains vacants sont traités sous la loi des Travaux publics. Les terrains sont généralement offerts aux municipalités au prix estimé dans l’évaluation foncière.

«Le ministère des Transports et Infrastructure travaille avec les OSBL ou autres entités gouvernementales, dont les municipalités, qui signalent un intérêt d’acquisition», explique Jacob MacDonald, chargé des communications du ministère.

Si une municipalité demande le terrain pour une valeur inférieure au prix demandé (pour 1$ par exemple), le ministère demande des justifications supplémentaires, d’où l’exigence d’un plan d’affaires.

Dans ce cas, le ministère «examine plusieurs facteurs, dont les intentions d’usage, les bénéfices pour la communauté, de même qu’un alignement avec les initiatives locales et provinciales et les conséquences économiques.»

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