Une affaire judiciaire sous haute tension – La Nouvelle Tribune

Le procès de l’assassinat de Pierre Dangnivo se poursuit avec des débats enflammés et des confrontations tendues. Initialement prévu pour se conclure vendredi, il a été suspendu et reprendra mercredi prochain.

Des témoignages poignants et des accusations graves

La troisième journée d’audience a vu défiler plusieurs témoins clés, notamment le Roi de Savi, Tchiakpè Tchédji, le colonel Séverin Koumasségbo et Auguste Amoussou. Le témoignage du Roi de Savi a été particulièrement marquant. Acclamé à son entrée dans la salle, il a rappelé son arrestation brutale en 2010 alors qu’il venait d’acquérir une nouvelle voiture. Injustement incarcéré, il a raconté la douleur causée par cette épreuve, mentionnant la confiscation de son véhicule, l’éclatement de son foyer et la perte de sa mère durant sa détention. Il a nié toute implication dans l’affaire Dangnivo, affirmant que sa religion, le Thron, lui interdisait de nuire à autrui et l’obligeait à avertir ses semblables en cas de menace contre eux.

Auguste Amoussou, entendu en visioconférence depuis Abidjan, a de son côté mis en cause l’implication de son frère, Donatien Amoussou, dans l’affaire. Selon lui, ce dernier a servi d’intermédiaire entre son ami camerounais Priso et le colonel Koumasségbo concernant la découverte du téléphone ‘zékédé’. Il s’étonne toutefois que son frère ait été arrêté alors que Priso, l’auteur présumé de cette découverte, est resté libre, ce qui l’a conduit à s’exiler à Abidjan après avoir reçu des menaces.

Des contradictions notables et une confrontation attendue

L’un des moments forts de la journée fut la confrontation entre le colonel Koumasségbo et Donatien Amoussou sur l’origine du téléphone ‘zékédé’, élément central de l’enquête. Priso aurait affirmé l’avoir trouvé dans un motel, tandis que Donatien Amoussou prétend qu’il provenait directement du colonel. Ce dernier a admis avoir mis en contact certaines personnes impliquées, sans pour autant s’impliquer directement dans l’affaire.

Le roi Tchiakpè Jérôme a également témoigné, affirmant ignorer pourquoi son nom avait été cité. Il a relaté son arrestation et nié toute implication dans un complot contre Pierre Urbain Dangnivo. Ces déclarations ont conduit le président de céans, Guillaume Lally, à exiger la présence d’Alofa pour un contre-interrogatoire.

La défense de Séverin Koumasségbo

Le colonel Koumasségbo a nié toute implication dans l’affaire Dangnivo. Il a reconnu avoir rencontré Donatien Amoussou et Priso, mais a contesté leur version selon laquelle il aurait reçu un téléphone ‘zékédé’ de l’un d’eux. Interrogé sur sa présence au palais présidentiel le 17 août 2010, il a reconnu s’y être rendu, expliquant avoir été chargé par l’ex-président Boni Yayi de surveiller l’avancement de la commission d’enquête en cours, tout en niant avoir évoqué directement l’affaire avec lui.

En fin de journée, le président de céans a ordonné plusieurs vérifications supplémentaires, notamment sur l’origine du téléphone retrouvé ainsi que sur l’hypothèse selon laquelle des bruits auraient pu être entendus depuis le bureau d’Enock Laourou. Le ministère public a finalement obtenu la suspension de l’audience, qui reprendra mercredi prochain. Le procès Dangnivo, marqué par de nombreuses zones d’ombre et contradictions, continue de captiver l’opinion publique, qui attend avec impatience la suite des débats pour faire la lumière sur cette affaire judiciaire emblématique. (Rejoignez la famille des abonnés de la chaîne WhatsApp du journal La Nouvelle Tribune en cliquant sur le lien https://whatsapp.com/channel/0029VaCgIOFL2ATyQ6GSS91x)

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