ENTRETIEN – Le rappeur de 44 ans, à la carrure impressionnante et au corps recouvert de tatouages, fait partie des vingt candidats de la saison 4 du jeu de M6 qui démarre ce jeudi.
C’est l’ovni de la saison 4 des «Traîtres». Début décembre, Seth Gueko a pris part, avec dix-neuf autres candidats, au jeu de M6 sans savoir ce qui l’attendait vraiment. Pourtant c’est avec un plaisir non dissimulé et un véritable sérieux qu’il a pris le rôle qu’Éric Antoine lui a été attribué. Tout au long de son aventure, il a été proche de Dominique et Sophie Tapie avec qui il est resté en contact aujourd’hui.
TV MAGAZINE. – Comment vous êtes-vous retrouvé dans «Les Traîtres» ?
Seth GUEKO. – Je suis tombé un jour sur les réseaux sociaux sur des posts de Studio Danielle et de Stomy Bugsy. En les voyant avec la cape rouge, ça m’a bien plu car j’ai toujours aimé ce genre de personnages un peu mystérieux. Ça m’a rappelé Belphégor et Le Fantôme de l’opéra, des personnages à capuches qui manigancent des choses dans des couloirs de lieux étranges, tels les châteaux. Je me suis dit que ça me plairait bien d’y participer. Je crois que j’ai laissé un commentaire sous le post de Studio Danielle et j’imagine que c’est grâce à mon message que M6 a fini par me contacter.
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Comment avez-vous abordé cette expérience dans laquelle personne ne vous attendait ?
Pour être honnête, je n’avais vu que les photos dont je viens de parler. Je ne m’étais pas du tout intéressé au jeu, même quand j’ai passé le premier casting. Ce jour-là, ils m’ont dit que c’était mieux de ne pas me renseigner avant, de me jeter dans cette aventure à l’aveugle. Quand j’ai su que je faisais partie du casting, j’ai contacté Stomy Bugsy. Il m’a dit qu’il était arrivé dans le jeu sans rien connaître non plus et que c’était l’une des plus belles aventures sociétales de sa vie. Donc je ne savais pas du tout où je mettais les pieds. J’ai eu de l’appréhension, je me suis posé tout un tas de questions. J’ai vu le truc comme une épreuve ou un exam’. Au final, ça s’est bien passé parce qu’il y avait des gens très cool et ça a vraiment été une expérience de ouf.
« Dominique Tapie avait une image d’Épinal de l’homme tatoué comme quelqu’un de méchant »
Seth Gueko
Vous avez un profil particulier. Comment vous avez accueilli les regards et les remarques des autres candidats notamment de Dominique Tapie ?
Je savais que mon profil pouvait correspondre à ce type de programme. Ça me fait rire parce que c’est moi qui ai voulu créer cette carapace et je sais qui s’y cache à l’intérieur. Dominique Tapie me rappelle des gens de ma famille. J’ai une mère et des tantes qui ont à peu près le même âge donc je savais comment la rassurer. On a toujours peur de l’inconnu. Peut-être qu’elle avait une image d’Épinal de l’homme tatoué comme quelqu’un de méchant. Je suis dans une phase de ma vie où j’ai envie de déconstruire la masculinité et la misogynie que j’ai pu avoir ou qu’il peut y avoir dans le rap. Je suis devenu un homme qui aime mettre en avant son mariage, ses chiens, prendre à contre-pied tout ce que j’ai pu être et montrer qu’on peut changer. J’aurais été moins intéressant dix ans en arrière.
Parmi les candidats, qui connaissiez-vous ?
Je ne connaissais personne ! Ça a été compliqué pour moi de me dire que je suis has been de fou car je ne connaissais aucun des créateurs de contenus qui participaient à l’émission. Pour me rassurer, je me disais que peut-être certains d’entre eux ne me connaissaient pas non plus mais l’équipe de tournage m’a dit beaucoup m’avait déjà vu quelque part.
Avec qui vous êtes-vous lié d’amitié ?
Il y a quelque chose qui s’est créé, une affinité, avec la famille Tapie. Dominique Tapie, c’est ma préférée ! Il faut savoir que quand on est projeté dans «Les Traîtres», on est vraiment exclus, des gens qui ne se connaissent pas sont enfermés. J’ai tout de suite voulu retrouver mes repères et j’ai servi de repères aussi. C’est comme si ma mère et ma femme me manquaient et qu’il manquait un homme dans la famille Tapie. Je me trouve bien autour des femmes finalement, je me sentais bien parce qu’à la fois je pouvais être le grand frère rassurant, le gendre qui a un aspect protecteur mais qui sait aussi mettre son genou à terre. Je suis très humain donc j’ai vachement échangé avec Dominique et Sophie Tapie. Le peu de mots qu’on s’est échangés, on s’est compris.
Avez-vous trouvé facilement votre place dans le jeu ?
Ne connaissant rien au jeu, je me suis laissé embarquer. Du fait de mon physique et de mon caractère, j’ai servi de bourreau. Dès que tout le monde avait peur de pointer du doigt quelqu’un, c’est moi qui y allais. À force, j’ai fini par comprendre que je me faisais instrumentaliser.
Avez-vous ressenti une certaine pression à cause de la perpétuelle suspicion qui règne dans le jeu ?
Je n’ai ressenti aucune pression, j’étais le coupeur de têtes aux tables rondes quand les gens avaient peur de désigner quelqu’un. Toutefois, je n’avais pas envie qu’on m’en veuille et je voulais que mes accusations soient fondées car ça fait mal d’avoir à pointer du doigt et de se tromper.
Que tirez-vous de cette expérience ?
Ah j’ai kiffé ! C’était comme si c’était la fin du monde, qu’il restait une poignée de personnes : des faibles, des suiveurs, des exécutants… J’ai beaucoup appris sur moi-même. Je me suis rendu compte que je ne suis pas à l’aise avec le mensonge. J’ai beau avoir une montagne de muscles et me recouvrir de tatouages, je suis resté moi-même, je suis content d’être quelqu’un qui rassure, qui enquête, qui avait de la bonhomie.
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En participant aux «Traîtres», n’avez-vous pas peur d’égratigner votre image notamment auprès des autres rappeurs ?
Tous les rappeurs ne sont pas mes amis. Je suis le rappeur en marge, le rocker du rap. Je ne suis pas trop dans cette compétition et j’ai cette légitimité à pouvoir faire ce type de programme ne serait-ce que par ma carrure et mon style. J’ai un truc que les autres n’ont pas : je suis vachement axé sur le second degré, je suis un gardien de la frontière entre le rap hardcore et le rap marrant. On m’a transmis la culture de l’humour et c’est la plus grande forme d’intelligence pour moi.
Dans ce cas, pourrait-on vous voir un jour dans «Danse avec les stars» ou «Mask Singer» ?
Figurez-vous que j’ai parlé de «Danse avec les stars» avec ma femme. Elle m’a dit : «Quoi ? Tu te vois danser avec une femme ?» (rires). Plus sérieusement, ça me botterait plus un truc comme «Pékin Express» pour les performances physiques, une façon de repousser mes limites et de voir jusqu’où je suis capable d’aller.
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