Cette soirée avait tout pour être historique. Certains s’en souviendront pour les mauvaises raisons; d’autres feront tout pour l’oublier. La Roca Team a chuté ce mercredi soir face au Fenerbahçe aux portes du Final Four de l’Euroligue et ne réalisera pas à nouveau l’exploit de l’an dernier.
La déception est immense tant les ingrédients étaient réunis pour une belle fête à Gaston-Médecin. Un match 5 arraché à Istanbul au terme d’une rencontre disputée, intense, qui s’est terminée sur des échauffourées. Rendez-vous était donc pris entre les deux équipes pour en découdre.
Et si l’issue de la rencontre n’était évidemment pas celle souhaitée ce mercredi soir, la fête a bel et bien eu lieu dans l’arène de la Roca Team. La salle Gaston-Médecin était remontée comme elle l’a rarement été. Une ambiance à laquelle peu de supporters, même les plus fidèles, ont assisté.
Et ce, dès les premiers instants de la soirée et l’entrée des joueurs, copieusement sifflés pour les visiteurs du soir, largement acclamés pour les hommes de Sasa Obradovic.
5.000 en défense
Les décibels sont montés très rapidement malgré une entame quelque peu ratée de la Roca Team. Mais, défendant à presque 5.000, Elie Okobo et ses partenaires ont rapidement enflammé la salle sur un alley-oop smashé par Donta Hall.
Tantôt malmenés, tantôt en tête au score, les locaux ont pu compter sur une ambiance électrique pour les accompagner sur les quatre quarts-temps, conclus sur un tir raté de Mike James qui aurait pu envoyer Monaco sur un nuage.
Première déception mais de courte durée. Les prolongations attendaient, quelques minutes plus tard seulement. Le temps de se remettre de ses émotions et de reprendre son souffle dans une arène bouillante, la faute notamment à un arbitrage qui n’a pas fait l’unanimité chez les Rouge et Blanc.
Laissant place à une bataille féroce sur le parquet, un acharnement viscéral en tribunes, effaçant les chants de la cinquantaine de Stambouliotes venue faire le (long) déplacement.
Soudain, le silence
Problème, c’est bien la voix de la cinquantaine de visiteurs qui a résonné dans la salle Gaston-Médecin. Une dernière cartouche gâchée par les hommes de Sasa Obradovic et la salle s’est tue comme un seul homme. Comme elle s’était levée à la moindre occasion de s’enflammer. L’amertume d’un potentiel souvenir impérissable qui se transforme en regrets.
« C’est une grosse déception, ils méritaient de gagner », lance Xavier, supporter depuis deux ans, quelques secondes après le buzzer. « À un point, ça ne se joue à rien », surenchérit ce supporter de la Roca Team, assis et quelque peu abattu sur sa chaise. Mais qui gardera en mémoire cette soirée du 8 mai. « S’il fallait être à un match, c’était celui-là. »
Un sentiment partagé par Jean-Louis, alors que les tribunes se vidaient à vitesse grand V. « L’ambiance était encore meilleure que contre Tel-Aviv l’an dernier, sauf la toute fin où la joie n’est pas la même forcément. On a vu un beau match, qui s’est joué sur quelques petits détails. On y a cru jusqu’à la dernière seconde. »
« C’était une chaude ambiance comme on aime les voir à Monaco, se réjouit Jocelyn malgré la déception. C’était incroyable, tout le monde était debout. La victoire était pour Monaco. »
Plus mesurée, Fanny, venue de Valence, rend hommage aux adversaires du soir. « L’équipe en face était très forte. D’un point c’est rien et c’est rageant mais ils se sont bien battus. Ils avaient tout pour gagner mais le Fener a été plus fort, c’est le jeu. »
Aucun club du championnat de France n’avait atteint le Final Four de la compétition depuis 1997 et Villeurbanne avant l’an dernier. L’AS Monaco Basket avait l’occasion de le faire deux années de suite ce mercredi. La déception est immense, mais la fête était belle.
Se qualifier une deuxième fois de suite pour le Final Four serait « deux fois plus dur » avait reconnu Sasa Obradovic après la troisième place obtenue l’an dernier face au Barca. Preuve en est mais l’ambition et la soif de revanche seront d’autant plus grandes l’année prochaine.
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