une célébration littéraire couronnée de succès

Avec 61 écrivains invités ayant participé à plus d’une soixantaine d’activités, le 25e Festival Frye a attiré environ 6500 personnes à la satisfaction du comité organisateur. Des entretiens inspirants, des lectures envoûtantes et des animations de toutes sortes ont séduit les accros de la littérature pendant les 11 jours de cette célébration littéraire du Grand Moncton qui a pris fin dimanche.

«Je repars inspirée et vraiment happy que les gens soient autant accros à la littérature, que ce soit en anglais ou en français. Il y a du monde qui se soucie de la littérature à Moncton. C’est beau!», a exprimé l’artiste Xénia Gould, originaire de Shediac, correspondante pour le Festival Frye.

L’artiste et poète a assisté à plusieurs événements pendant la semaine. Elle a été fascinée par le mélange de styles, d’approches et de processus créatifs, démontrant ainsi qu’il n’y a pas de recette secrète en littérature.

«C’est fou à quel point chaque auteur·rice·s que j’ai vu, que ce soit un entretien ou une lecture de poésie, tu vois que la gamme de processus créatifs est tellement différente d’une personne à l’autre. C’est vraiment intéressant de voir des francophones et des anglophones qui parlent de leurs processus parce que c’est sûr que ce ne sont pas tous les Acadiens qui vont lire des choses en anglais et vice versa. […] C’est vraiment intéressant à absorber en tant qu’artiste et en tant que poète moi-même», a-t-elle poursuivi.

L’artiste a eu un coup de coeur pour le Frye Jam et l’oeuvre d’A. Light Zachary, poète non binaire originaire de Grande-Digue.

«More Sure de A. Light Zachary c’est un recueil de poèmes en anglais, mais c’est quelqu’un qui vient de proche de chez nous […], donc de lire des oeuvres d’une autre personne non binaire, trans, qui a grandi sur la même baie que moi, m’a vraiment transporté.»

Un entretien sur la littérature féministe animé par Julie Gillet, mettant en vedette la poète acadienne Dyane Léger et l’écrivaine québécoise Mikella Nicol qui a publié le récit Mise en forme a été présenté en fin de festival dimanche. Un échange inspirant qui a permis aux festivaliers de mieux comprendre leur processus créatif lié à la résistance et à la résilience. Xénia Gould qui a lu l’oeuvre de Dyane Léger, dont son plus récent recueil, Mayday, ne voulait surtout pas manquer cet entretien.

«C’est fabuleux. Il y a quelque chose à propos de Dyane qui vient vraiment me chercher parce que c’est la personne qui parle le plus proche de la way que je parle. Donc depuis que j’ai découvert Dyane il y a deux ou trois ans au Festival acadien de poésie, je suis une fan.»

Des chiffres encourageants

«Cette année, je pense qu’on a retrouvé des chiffres d’avant la pandémie, on est vraiment content. On a mis beaucoup d’initiatives en place aussi pour stimuler l’intérêt de la communauté littéraire autant du côté anglophone que francophone comme les passes du Nouveau-Brunswick et la passe des festivaliers», a déclaré la directrice générale du Festival Frye, Ariane Savoie.

Celle-ci se réjouit de voir que le festival a rassemblé la communauté littéraire.

Les contraintes budgétaires ne leur ont pas permis toutefois d’offrir autant de visites d’auteurs dans les écoles qu’ils auraient souhaitées. La directrice compte bien renforcer le volet scolaire l’année prochaine en mettant en place un programme indépendant permanent. Ce volet suscite beaucoup d’intérêt, note la directrice.

«On va faire le travail pour s’assurer qu’il soit financé de manière stable et durable parce qu’avant il était intégré au reste de la programmation et puis là, comme les coûts ont augmenté, bien évidemment on pouvait moins en offrir.»

L’annonce de fonds additionnels pour souvenir les festivals dans le dernier budget fédéral lui donne espoir. Selon Ariane Savoie, cela pourrait influencer le prochain cycle de financement et ainsi augmenter le budget de l’événement.

«On espère qu’avec cette relance-là, on va être capable d’enrichir la programmation. Mais ce n’est même pas tant enrichir la programmation en fait que pallier pour l’augmentation et l’inflation des coûts. Et puis, aller structurer ça pour financer un volet jeunesse indépendant du festival.»

Parmi les moments marquants du 25e festival, figurent notamment l’ouverture officielle à la Place Resurgo qui a attiré le double de festivaliers prévus, les conférences Maillet-Frye de France Daigle et de Brandon Taylor, la visite de Zachary Richard, ainsi que l’entretien avec Michel Jean qui a reçu une ovation debout. Les gens ont fait la file pour obtenir une dédicace et des prises de photos. Il ne faut pas oublier l’incontournable Frye Jam à la Salle Bernard-LeBlanc, ainsi que les expositions.

«On doit mentionner aussi la performance de Dyane Léger au Frye Jam qui a clos la soirée dans une éloquence, une élégance, qui donnait tout honneur à son style d’écriture, alliant trois personnages, dans une poésie, une rythmique, marquée par la performance d’Umläb et les projections de Hyacinthe Rimbault, c’était magnifique.»

Cette année, le Festival Frye a rassemblé un total de 115 travailleurs culturels, auteurs et animateurs canadiens, dont 73 du Nouveau-Brunswick.

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