Les acériculteurs du Nouveau-Brunswick ont produit une quantité record de sirop d’érable en 2024. Ils n’ont pas le temps de s’en lécher les doigts puisqu’ils doivent maintenant combattre un ennemi redoutable : la livrée des forêts.
Cette chenille dévore les feuilles des érables. L’infestation couvre principalement le nord-ouest de la province, là où sont établies la majorité des grandes érablières du Nouveau-Brunswick.
Cette photo montre plusieurs érables défoliés par la livrée des forêts dans une érablière de Saint-Quentin.
Photo : Gracieuseté : Jean-François Laplante
Jean-François Laplante est acériculteur depuis une vingtaine d’années dans les environs de Saint-Quentin. Il gère une érablière de 165 000 entailles.
Chez lui, la livrée des forêts a fait des ravages ce printemps. C’est la première fois qu’il voit ça.
C’est l’année un de la livrée des forêts. On a une grosse inquiétude pour les années à venir. Au Québec, la chenille a causé de gros dommages. Ça laisse présager de la mortalité chez les érables et une baisse de production importante
, a-t-il expliqué.
Des milliers d’hectares touchés
Frédérick Dion, président de l’Association acéricole du Nouveau-Brunswick, parle de dizaines de milliers d’hectares touchés par la présence de cet insecte.
Des dizaines de chenilles de la livrée des forêts dans une érablière de Saint-Quentin.
Photo : Gracieuseté : Jean-François Laplante
Les arbres dont les feuilles sont dévorées doivent puiser dans leurs réserves d’énergie pour produire d’autres feuille et ainsi survivre. La défoliation risque d’avoir un impact majeur sur la quantité de sève que produira l’arbre lors de la prochaine saison, selon M. Dion.
Les biologistes nous informent qu’on risque la même situation l’année prochaine et peut-être même encore pour deux ou trois ans
, craint Frédérick Dion.
À un bien mauvais moment
La livrée des forêts n’est pas inconnue des producteurs forestiers. La chenille réapparaît selon un cycle de trois à sept ans.
Frédérick Dion, président de l’Association acéricole du Nouveau-Brunswick. (Photo d’archives)
Photo : Radio-Canada / Serge Bouchard
L’infestation survient à un bien mauvais moment. L’industrie acéricole du Nouveau-Brunswick vient de connaître une saison exceptionnelle qui l’a placée au troisième rang mondial, derrière le Québec et l’État du Vermont, avec une production record d’un million de gallons de sirop et des retombées économiques de près de 50 millions de dollars.
Cette saison a placé un baume sur la saison désastreuse de 2023.
La solution de l’arrosage d’insecticide biologique
Pour l’instant, l’Association acéricole du Nouveau-Brunswick évalue l’étendue des dommages causés par la livrée des forêts et prépare sa riposte pour limiter les dégâts, explique Frédérick Dion.
Une des solutions privilégiées serait l’arrosage au printemps d’un insecticide biologique avant que la chenille commence à être active et dévore les feuilles.
On continue à évaluer
, indique Jean-François Laplante. On doit vérifier si cela a bien fonctionné au Québec ou si ç’a été un coup d’épée dans l’eau. C’est aussi une décision d’affaires parce que c’est dispendieux.
Les producteurs affectés pourront toujours se rabattre sur le nouveau programme d’assurance pour les acériculteurs, qui peut couvrir jusqu’à 80 % des pertes de production.
Avec les informations d’Honorine Ngountchoup
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