Une crise sanitaire frappe les camps de déplacés alors que le conflit fait rage au Soudan

Lorsque son fils Marco, âgé de 9 mois, est tombé malade et a refusé d’être allaité un mois plus tard, elle l’a emmené à l’hôpital général de Kosti, situé à cinq heures de route, plutôt que de faire la queue au centre de santé du camp. Mais lorsque l’état de Marco a continué à empirer après sept jours à l’hôpital, elle l’a ramené chez elle.

« Il a vécu un mois de plus. Il n’y avait pas de médicaments au centre de santé. Et quand j’y allais avec mon bébé le soir, il n’y avait pas de médecin. Le centre était fermé. »

La saison des pluies aggrave la situation

Les agences humanitaires craignent que la saison des pluies actuelle ainsi que l’augmentation des déplacements ne conduisent à une nouvelle hausse des décès dus à des maladies hydriques telles que le choléra, dont plus de 500 cas suspects ont déjà été signalés dans d’autres parties du pays.

Le HCR, en collaboration avec l’Organisation mondiale de la santé, d’autres partenaires et les autorités locales, intensifie sa réponse pour faire face à la détérioration de la situation sanitaire, notamment par une vaccination contre la rougeole et la distribution de nourriture et de médicaments, mais les ressources sont extrêmement limitées.

« Pour une population de 70 000 personnes dans ce camp, nous devrions disposer de sept centres de santé primaire », explique Muwonge Lubega, du HCR. « Nous n’en avons qu’un pour l’instant, et des fonds supplémentaires sont donc nécessaires pour en augmenter le nombre. »

Les deux cousines Esra et Nada ont contribué à alléger la pression sur les centres de santé en proposant des consultations à domicile.

« Ici [dans l’État du Nil blanc], comme nous sommes proches du fleuve, il y a une forte présence de moustiques », explique Esra. « La plupart des gens n’ont pas accès aux moustiquaires. Ils contractent donc le paludisme et la diarrhée à cause de l’eau. »

Sans ce conflit, Esra se préparerait à passer son examen de spécialisation en médecine d’urgence à Khartoum. Au lieu de cela, elle vient en aide à ses nouveaux voisins tout en vivant dans les mêmes conditions qu’eux.

« Il n’est pas nécessaire d’avoir de l’argent pour faire quelque chose », affirme-t-elle, « il suffit de se faire confiance et on y arrive, même dans ces conditions. »


Avec le concours de Moulid Hujale à Nairobi, Kenya.

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