Une dette cachée de 7 milliards de dollars sous Macky Sall : le FMI confirme les révélations de la Cour des comptes
Le Fonds monétaire international (FMI) a récemment corroboré les conclusions de la Cour des comptes sénégalaise concernant la gestion de la dette publique sous l’ancien président Macky Sall. Une mission du FMI, qui vient de séjourner au Sénégal, a révélé des éléments alarmants concernant l’endettement du pays
Selon les informations communiquées par le FMI, une
partie significative de la dette sénégalaise, estimée à 7 milliards de dollars, a été intentionnellement sous-évaluée durant le mandat précédent. Eddy Gemayel, à la tête de la délégation du FMI, a déclaré : «Il y a eu une décision très consciente de sous-estimer le stock de la dette.» Cette situation concerne la période allant de 2019 à 2024, période durant laquelle les autorités sénégalaises ont minimisé la dette réelle du pays.
Impact sur la perception des investisseurs
L’une des raisons de cette sous-estimation était de maintenir une apparence stabilité financière. Selon les calculs de la Cour des comptes, la dette publique, officiellement annoncée à 70 % du PIB sous l’ancien régime, atteindrait en réalité 100 % du PIB. Cette manipulation des chiffres a permis aux autorités sénégalaises de s’endetter davantage sur les marchés financiers, en envoyant un signal positif aux investisseurs et en bénéficiant ainsi de taux d’intérêt plus bas. Cependant, cette stratégie a masqué la vulnérabilité économique du pays.
Conséquences économiques et suspensions d’aides
Les répercussions de cette gestion opaque se font déjà sentir. Le programme d’aide du FMI, d’un montant de 1,8 milliard d’euros, a été suspendu en septembre 2024 après la découverte des irrégularités liées à la dette. De plus, les agences de notation Moody’s et Standard & Poor’s ont dégradé la note souveraine du Sénégal, en attribuant au pays une «perspective négative.»
Les exigences du FMI pour redresser la situation
Pour remédier à cette situation financière fragile, le FMI a posé des conditions strictes. Il exige la centralisation de la gestion de la dette, via la mise en place d’un compte unique du Trésor public, ainsi qu’une clarification des mécanismes ayant permis la dissimulation des montants. Le FMI préconise également des contrôles renforcés pour éviter de futures dérives.
Dans les semaines à venir, l’institution monétaire internationale décidera si elle accorde une dérogation au Sénégal ou si elle exige le remboursement des fonds déjà prêtés avant d’envisager un nouveau programme d’assistance financière.
Des ajustements budgétaires sous la direction de Bassirou Diomaye Faye
Le président Bassirou Diomaye Faye, élu en 2024 avec un programme de rupture, fait face à des finances publiques extrêmement tendues. Son gouvernement a annoncé des mesures drastiques, incluant des licenciements dans la fonction publique et des réductions dans les dépenses de l’État. Ces décisions ont été saluées par le FMI, qui les considère comme un pas dans la bonne direction pour assainir les finances publiques.
L’espoir d’un redressement économique
Eddy Gemayel insiste sur la nécessité de relancer l’économie sénégalaise en attirant des investissements privés. L’objectif, selon le FMI, est de parvenir à un nouvel accord de financement le plus rapidement possible, dans l’espoir de stabiliser l’économie et d’améliorer la situation budgétaire du pays.
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