Une école sur le terrain de l’indigo au Ghana

Dans le cadre d’un programme dénommé « Humanities across Borders » (HaB), c’est-à-dire « les Humanités transcendent les Frontières », dont elle est le point focal à l’Institut des Sciences des Sociétés (INSS/CNRST), Docteure Jocelyne VOKOUMA, Anthropologue, Maître de recherche, a effectué du 31 janvier au 06 février 2024, une mission de terrain sur la thématique de l’indigo au Ghana dans les localités suivantes :

Daboya, Shai Hills et Lagon. Le projet du programme HaB mis en œuvre au niveau de l’INSS s’intitule comme suit : Dynamiques linguistiques, potentialités esthétiques, économiques et thérapeutiques de l’indigo (Février 2018-Novembre 2019). L’ojectif général de ce projet est de mener une étude sur les Maransé du Burkina Faso pour capitaliser l’essentiel de ce que la pratique de la teinture à l’indigo leur a permis de sauvegarder de leurs traditions et culture d’origine. La mission de terrain au Ghana sur l’indigo lui a permis de poser un regard croisé sur les dynamiques similaires entre le Ghana, le Mali et le Burkina Faso.

A travers une équipe internationale, elle a pris part à un Master Class (cours) sur l’indigo à Daboya. L’étape de la pratique de l’indigo s’est déroulée à Shai Hills avec deux hommes, teinturiers du Mali et du Ghana, puis une femme, teinturère de Taïwan. La consécration de l’école de terrain sur l’indigo (indigo field School en anglais) a été caractérisée par quatre temps forts. Ces quatre moments qui ont marqué la fin de la mission scientifique à l’Institut des Etudes Africaines de l’Université du Ghana (Legon) peuvent se récapituler comme suit :

  (i) un bilan des activités du programme HaB dans son ensemble ;

-  (ii) un exposé de deux étudiantes encadrées au Museum of Natural and Cultural Heritage à Shai Hills ;

-  (iii) un debriefing avec tous les participant(e)s ;

-  (iv) et une remise des attestations de participation.

1. Une équipe internationale de terrain

La mission de terrain au Ghana a réuni des chercheurs, enseignants-chercheurs de International Institute for Asian Studies (IIAS), Taipei National University of Arts (TNUA), Institute of African Studies/University of Ghana(Lagon), du Centre d’études africaines de l’Université de Bâle (Suisse) , l’Institut des Sciences des Sociétés(INSS/CNRST) / Burkina Faso et les praticiens de l’indigo de Daboya (Ghana), de Bamako (Mali), de Taipei (Taïwan).

A l’instar des structures, les pays participants sont : Burkina Faso, Ghana (hôte), Inde, Mali, Suisse, Taïwan. L’intérêt du programme Hab se situe à deux niveau : d’abord, la mutualisation des connaissances(learn from each other) et son approche ou sa méthodologie qui consiste à créer un cadre de dialogue entre les chercheur(e)s, universitaires et praticiens de l’indigo. Cette dynamique novatrice consiste à déplacer les praticiens de leurs localités, leurs ateliers de travail pour les asseoir ensemble avec des scientifiques et partager leurs savoirs et savoirs-faire sur l’indigo.

Cela relève d’une stratégie de sauvegarde d’une noble occupation technique, économique et culturelle en voie de disparition dans beaucoup de pays en Afrique de l’ouest du fait de l’influence de la modernité, mais que l’Asie a su capitalier en l’intégrant dans l’enseignement universitaire comme c’est le cas à l’Université Nationale des Arts de Taipei (TNUA : Taipei National University of Arts) à Taïwan. Pour rappel, en 2018, le programme HaB a organisé un atelier pédagogique sur l’indigo, afin de définir des curricula pour son enseignement.

Cet atelier de Taipei a permis de jeter les bases de la manière dont ces curricula pourraient être élaborés pour que les enseignements sur l’indigo soient réceptifs au niveau des apprenants. Au Ghana, le thème de la rencontre a porté sur l’indigo comme une pédagogie (Indigo as Pedagogy en anglais).

L’essentiel du travail de terrain s’est déroulé à Daboya sous la forme d’un Master Class. Au niveau de Shai Hills, il s’est agit d’un atelier pratique d’apprentissage de la teinture à l’indigo et au bogolan. Pour la capitalisation des acquis de la mission de terrain au Ghana, l’étape finale de ce séjour scientifique s’est déroulée à l’Institut des Etudes Africaines de l’Université du Ghana à Legon avec un bilan de la mise en œuvre du programme HaB, un débriefing et la remise des attestations de participation.

2. L’étape de Daboya

Situé à 60 Km de Tamale, Daboya se trouve à 9°31’42.42 de latitude nord et – 1°23’16.55 de longitude est. C’est un district de la région de Savane au nord du Ghana. Daboya est la capitale du district de Gonja-Nord. Au Ghana, le district de Daboya représente un lieu historique et abrite une école spéciale de formation aux opérations de l’armée. Les groupes ethniques qui y habitent sont les suivants : les Gonja, les Tampulma et les Dagomba. Autrefois, les Dagomba utilisaient le terme Burugu pour désigner Daboya. Ce district – capitale était un important centre de commercialisation de sel. A la fin des années 1600, Daboya aurait été envahi par les Gonja qui l’ont maintenu sous leur contrôle par la suite.

L’activité de commercialisation de sel constitue un point convergence avec les Maransé dont les familles qui portent le patronyme Kirakoya en avaient fait leur activité économique et une réputation. Le patronyme Kirakoya signifie « vendeur de sel ». En outre, la pratique de l’islam comme religion est aussi ce que Daboya partage en commun avec les premiers teinturiers du Burkina Faso, dont Youba constitue le premier site d’implantation.

Car, des témoignages recueillis à Daboya, il existe un lien entre l’islam et l’art de teindre à l’indigo. Selon Monsieur Mudasir Muhammed TIJANI, notre interlocuteur principal sur le terrain, dès que le travail semble se compliquer pendant que le teinturier est à l’œuvre, il se réfère à des passages bien précis du Coran pour se retrouver, afin de poursuivre son œuvre au mieux. De nos jours, le tissage et la teinture à daboya constituent un patrimoine socio-économique et culturel chez les Gonja avec lesquels nous avons eu des entretiens individuels et collectifs.

La première étape de notre immersion pour la connaissance et la compréhension de la pratique de l’indigo au Ghana a été Daboya où la délégation de l’équipe internationale a été accueillie pour recevoir des cours pratiques. A Daboya où l’équipe internationle s’est rendue en premier lieu, elle a été chez le chef de village pour les salutations d’usage où nous découvrons pour la première fois que les hommes et les femmes s’inclinent sur le côté gauche pour la suler sa majesté.

Selon les tradition du village de Daboya, nous devons demander son autorisation et ses bénédictions pour espérer un bon déroulement de la mission de terrain sur l’indigo. A Daboya, d’un point de vue du statut de l’artisan, les teinturiers sont à la fois tisserands. Les teinturiers-tisserands de Daboya appartiennent au groupe ethnique Gonja.

Contrairement à Youba (au Nord de Ouahigouya/Burkina Faso) où une équipe de l’Institut des Sciences des Sociétés a réalisé une collecte de données pour le programme HaB, les Maransé, un groupe ethnique, anciennement spécialisé dans la teinture à l’indigo, sont uniquement des teinturiers.

Focus group sur l’indigo à Youba (Burkina Faso) avec une équipe de chercheurs du programme HaB

à l’INSS : Ludovic Kibora(Anthropologue, ancien Directeur de l’INSS), Jocelyne Vokouma (Anthropologue), Siaka Gnessi (Sociologue), Eulalie Zongo (Sociologue), Octobre 2020.

Chez les Maransé, le travail de teinture, n’est pas associé à celui du tissage. Les techniques de teintures à l’indigo observées à Daboya sont pratiquement similaires à celles qui se font à Youba au Burkina Faso. En outre, l’islam est la religion que les Maransé et les Gonja pratiquent.

Les trous de teinture dans lesquels se préparent le mélange des matières indispensables à la réalisation d’une teinture bien réussie ressemblent à ceux du Burkina Faso. Sous l’influence de la culture mandingue, ce sont les mêmes terminologies qui sont utilisées à Daboya, à Youba et au Mali pour disigner l’indigo, à savoir gara. Selon J. Rouch (1956, pp. 41 – 42),

« Le Wangara, c’est l’empire mandingue, le Mali, qui, de 1250 au XVIème, étendait son pouvoir sur presque toute l’Afrique occidentale[…]. Les documents historiques raccordent bien davantage la Gold Coast avec le Wangara qu’avec le Ghana. L’influence « wangara » (ou celle du Mali) est l’un des phénomènes essentiels de l’histoire ouest-africaine : c’est celle qui répandit l’islam et surtout qui marqua l’organisation de tous les empires africains. […]. Cette influence des Wangara a surtout été étudiée en pays haoussa, où les traditions de Kano où veulent qu’à la fin du XIVème siècle un groupe de quarante Wangara apportât la culture mandingue au pays haoussa. L’Ashanti était une partie du Wangara. Les Wangara [ont été] à l’avant-garde des migrations actuelles en Gold Coast. »

A travers les recherches effectuées au Ghana par Jean Rouch, il ressort que sur le plan culturel, le Mali aurait influencé la plupart des empires ouestafricians. Au Burkina Faso, les Maransé qui ont la paternité de la teinture à l’indigo sont originaires du Mali. C’est au XVIème siècle, à la suite de la chute de l’empire songhay qu’ils sont arrivés au Moogo (l’entité territoriale d’occupation des Moosé au Burkina Faso). Conseillers auprès des cours royaux moosé, les Maransé y ont principalement assuré la diffusion des techniques de teinture à l’indigo.

En outre, les similitudes des termes d’appellation comme gara pour désigner l’indigo au Ghana, au Mali et au Burkina Faso sont encore la preuve de cette influence malienne signalée par Jean Rouch. Relativement à l’appelation gara, Anne Grosfilley (2004, p.70), écrit :

« […] La teinture à l’indigo […] et la terminologie utilisée […], au Mali, c’est toujours le mot « gara » qu’on emploie ; en Côte d’Ivoire, et particulièrement à Bouaké, c’est par le terme d’ « indigo » que sont désignés les pagnes teints[…]. »

La forte influence de la culture mandingue sur la pratique de l’indigo reste encore d’actualité, même si, avec le temps les Maransé se réclament de l’ethnicité moaga. Même l’espèce de boue recueillie au fond du puit ou encore du trou d’indigo s’appelle zata à Daboya tout comme chez les Maransé, les premiers teinturiers de l’indigo au Burkina Faso.

L’équipe HaB chargée des aspects linguistiques du programme pourra sans doute approfondir une telle perpective d’issue. En effet, sur la base d’une enquête réalisée par Jean Rouch sur les migrations au Ghana de 1953 à 1955, dont les résultats ont fait l’objet de publication indiquant que le Mali a influencé la Gold Coast et le Ghana ; et au regard de l’origine malienne des Maranse, un groupe ethnique du Burkina Faso, spécialiste de la teinture à l’indigo, ayant formé beaucoup d’artisans du domaine un peu partout en pays moaga (territoire d’occupation des Moosé) dans la construction des trous et la préparation de mélanges à base d’indigo, il n’est pas surprenant de croiser des pratiques techniques similaires à Daboya et à Youba.

Néanmoins, à Daboya, les teinturiers distingue deux espèces d’indigo qu’ils nomment ainsi qu’il suit : gara et manti gara.

Ce qui est considéré comme gara correspond à une autre espèce de feuilles d’indigotier, plus large que l’espèce utilisée au Burkina Faso. Ce qui est qualifié de manti-gara ressemble à l’espèce d’indigotier du Burkina Faso.

Dans le travail des tisserands-teinturiers de Daboya, la relation de l’artisan à la nature, la connaissance et la maitrise des espèces végétaux, dont dispose l’environnement jouent un rôle important dans l’ingéniosité de ces artisans. Ainsi, si, avec l’indigo, on a les couleurs bleu ou le noir, le rouge et le jaune sont obtenus à partir d’autres plantes tinctoriales disponibles dans la nature. Les types d’étoffes tissées à Daboya sont de très petites dimensions comparativement aux tissus produits au Burkina Faso.

Pour voir un échantillon du gara à Daboya, nous avons marché sur une très longue distance, accompagnés par les femmes à qui il est reconnu une certaine dextérité dans la récolte des feuilles de l’indigotier.

Sur la route du gara (indigo) à Daboya.

Ce que nous avons découvert d’original à Daboya, c’est que pour obtenir un excellent résultat, les teinturiers mélangent dans l’eau les graines du manti-gara aux boules séchées du gara pour réaliser le bain de teinture.

L’espèvce végétale qui est appelée manti-gara au Ghana correspond à ce que les Moosé désignent par le terme gara.

Les types d’étoffes tissées à Daboya sont de dimensions à peu près identiques aux textiles artisanaux produits au Burkina Faso selon les types.

D’autre part, dans la manière d’expliquer les spécificités de l’indigo en état liquide, Monsieur Mudasir Muhammed TIJANI, Teinturier -Tisserands, notre principal informateur à Daboya, a parlé de la solution d’indigo comme un organisme vivant.

Les deux formes que l’indigo liquide peut avoir sont les suivantes : l’indigo peut se fatiguer (gara is tired !) ou mourir(gara is die !) à force d’être utilisé. Une manière de rappeler la nécessité de sauvegarder le travail de teinturier, du fait que l’indigo contient de la matière et des messages dignes de sens qui représentent l’héritage culturel d’un pays, la mémoire des communautés de praticiens. Pour rappel, en Inde, il existe une compagnie aérienne qui s’appelle Indigo.

A Chicago aux Etats-Unis, il y a un hôtel qui Indigo Hotel. J’y ai séjourné en 2007 dans le cadre d’un programme d’échange culturel sur le leadership féminin. En France, un groupe de presse porte le nom suivant : Indigo Publications. C’est une manière de rappeler qu’au-delà des frontières de l’Asie, de l’Europe et de l’Amérique, comme l’indique le nom du programme HaB, le l’indigo circule sans limite.

Le terrain se déroulait à Daboya, mais nos pieds-à-terre étaient basés à Damongo, capitale du royaume de Gonja selon une Déclaration de son Conseil traditionnel. C’est sous Askia Mohammed, que le royaume de Gonja aurait migré vers l’actuel Ghana en 1546 (https://en.wikipedia.org/wiki/Damongo ) . Sur le chemin qui mène de Damongo à Daboya, il y a un park riche en réserve faunique et végétal que nous avons visité, afin de cerner les sources potentielles des matières premières tinctoriales qui se trouvent principalement dans la nature. Il s’appelle Mole National Park, une initiative du président Kwame N’Krumah.

C’est à Damaongo, que Professeur Samuel NTEWUSU, Directeur de l’Institut des Etudes Africaines/Université du Ghana, a adressé son message de bienvenue à ses hôtes. En retour, Docteure Aarti KAWAL, Directrice académique du programme HaB a remercié le Professeur Samuel NTEWUSU et l’ensemble de son équipe avec à sa tête Docteur Tamatey Eric LAWER, qui a très bien assuré le leadership de l’ensemble des étapes de la mission au Ghana. A la suite des deux premiers intervenants, la parole a été donnée à la Professeure Min-Chin CHIANG de l’Université Nationale des Arts de Taipei pour renouveler sa gratitude à l’équipe du Ghana pour la qualité du travail abattu et l’accueil chaleureux réservé aux participant(e)s. Toutes les étapes de la mission étant couronnées de succès à cause de tout ce que chacun apprenait dès le début à Daboya.

3. A Shai Hills

Shai Hills est une zone de réserve forestière créée en 1962. Il couvre une superficie de 5100 ha. A l’origine, elle était habitée par un groupe ethnique appelé Shai, expulsé en 1892 par les Britanniques. Dans cette réserve, on trouve la maison ancestratale des Manya et des artefacts vieux de plus de 150 ans.

Vue des participant(e)s sur la colline de la réserve de Shai Hills, témoins de l’occupation des Manya

La maison des Manya est la deuxième plus grande et plus haute coline de la réserve. Nous l’avon arpenté et après nous avons rendu une visite de courtoisie au chef des Manya, qui vivent aujourd’hui sur un nouveau site.

De nos jours, ils vivent dans un espace citadin construit selon les normes d’une architecture moderne.

A Shai Hills, c’est dans l’enceinte du Museum of Natural and Cultural Heritage que nous nous sommes installés pour des séances d’apprentissage aux techniques de teinture à l’indigo (Taïwan, Ghana) et au bogolan (Mali).

Cette phase a été encadrée et supervisée par Madame Wen-Chun TANG, teinturière à Taïwan, Monsieur Idrissa DEMBELE, Teinturier au Mali avec l’appui de Monsieur Mudasir Muhammed TIJANI, tisserand-teinturier à Daboya. Une séance d’apprentissage des pratiques de l’indigo au Mali et à Taïwan a été organisée pour tous les participant(e)s.

Après quelques explications, chaque participant(e) était laissé (e) libre pour passer à la phase pratique. Elle consiste à réaliser sur une toile de Taïwan et du Mali, un ou des motifs au choix. Ainsi, si au Mali, les motifs sont fait manuellement, à Taïwan, l’artisan-teinturier dispose d’une gamme variée de patrons pour les designs.

Cétait vraiment impressionnant d’être d’un pays et se sentir capable d’apprendre d’un autre et de continuer à réfléchir avec ce qu’on a reçu sur place de trois pays, autres que le tien. Humainement, c’est de la matière qui participe à la transformation de l’être. Chercheurs, universitaires et étudiantes ont été formés par les trois teinturier(e)s. C’est un véritable travail de patience, qui doit contribuer à dompter le carctère d’un individu. Il peut très bien participer à léducation des enfants en cultivant la tempérance chez eux.

Ainsi, les connaissances et les savoirs-faire de l’indigo sont portés directement du bas vers le haut conformement à la philosophie de HaB. En effet, dans un esprit d’inclusivité, les chercheur(e)s, les universitaires et les particiens de l’indigo devraient créer des espaces de co-productions et de partage de connaissances dans l’optique de briser les barrières qui les ont toujours éloignées. Après la plénière animée par les teinturiers de trois pays (Ghana, Mali, Taïwan), deux étudiantes de TNUA (Taïwan) ont été encadrées par Professeure I-Wen CHANG, Enseignante-chercheure de Taipei National University of Arts (TNUA) et Docteure Jocelyne VOKOUMA, Chercheure à l’Institut des Sciences des Sociétés (INSS/CNRST) / Burkina Faso. L’objectif de cet encadrement était de les préparer à assurer une capitalisation de ce qu’elles ont retenu d’essentiel durant tout le séjour scientifique au Ghana. Ces résultats en termes d’acquis personnels ont été présentés lors de la rencontre qui a eu lieu à l’Institut des Etudes Africaines de l’Université de Lagon à Accra.

4. A Legon

C’est à l’Université du Ghana, à 13 km d’Accra, que les travaux de la mission se sont poursuivis au sein de l’Institut des Etudes Africaines.

Un bilan des activités du programme HaB a été présenté par Professeure Min-Chin CHIANG (TNUA/Taïwan). Pour l’esentiel, ce bilan a fait ressortir :

-  des animations de modules en ligne sur l’indigo par des membres de HaB à l’Université Nationale des Arts de Taipei au profit des étudiants, des activités de terrain couplées avec des ateliers (Taipei/Taïwan, 2018, Chiang Mai / Thailande, 2020, Saint Louis/Sénégal, 2022), etc.

-  la participation à la Conférence Internationale organisée par l’Institut International des Etudes Asiatiques à Leiden aux Pays-Bas en 2019 ;

-  l’élaboration de projets sur l’indigo par pays exécutés avec des financements conjoints.

A la suite de ce bilan qui présente l’excellent travail que le programme HaB a convenablement exécuté, ce fut le tour des deux étudiantes, de présenter leur travail de capitalisation encadré la veille au Museum of Natural and Cultural Heritage à Shai Hills. Après cette étape conscrée aux acquis des étudiantes, la parole a été donnée aux participant(e)s à la mission du Ghana pour un débriefing et dégager des perspectives. Ce tour de table a permis aux organisateurs de la mission ghanéenne de capitaliser la contribution de tout un chacun en fonction des centres d’intérêt. La session de Lagon s’est achevée par la remise des attestations de participation.

Au terme de ce travail de terrain riche en connaissances culturelles et savoirs-faire sur l’indigo par imersion, obervation, prises de note, prises de vues, nous sommes repartie en pousuivant personnellement la réflexion sur les similitudes, la nécessité de réaliser une cartographie de l’indigo en Afrique de l’ouest. Cette initiative permettra d’ouvrir le programme HaB sur les localités où il existe des centres de production de l’indigo encore actifs dans une optique de sauvegarde pour alimenter le contenu des curricula, dont les bases ont été jetées à Taipei en octobre 2018.

En perspective, nous voudrions rappeler qu’il y a une deuxième phase du projet HaB de l’INSS (décembre 2019 – décembre 2020), qui n’a pas pu être réalisée à cause de la pandémie à COVID et l’absence de financement, son corollaire. En plus, depuis 2019, nous sommes en pouparlers avec Professeure Min-Chin CHIANG de l’Université Nationale des Arts de Taipei pour la construction d’une école qui va assurer la formation et l’encadrement scientifique des artisans et artistes burkinabè de la jeune génération. Ces discussions ont été freinées par la COVID et, avec la relance des activités du programme HaB post – COVID en 2022, nous nourissons l’espoir de voir ce projet se réaliser un jour au Burkina Faso.

Docteure Jocelyne VOKOUMA

Maître de recherche / CAMES

Département Socio-Economie et Anthropologie du Développement (DSEAD)

Institut des Sciences des Sociétés (INSS)

Centre National de la Recherche Scientifique et Technologique (CNRST)

Bibliographie / Webographie

Grosfilley Anne, 2004, Afrique des textiles, Edisud, Aix-En-Provence, France, 175 pages

ROUCH Jean, 1956, « Migrations au Ghana », Journal de la Société des Africanistes, tome 26, Fascicule I et II, pp. 33-196.

https://en.wikipedia.org/wiki/Daboya,_Ghana

https://en.wikipedia.org/wiki/Damongo

https://nc.2markers.com/434614

https://www.flickr.com/photos/suemilks/52062821227

https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Universit%C3%A9_du_Ghana

https://visitghana.com/attractions/shai-hills-reserve/

https://visitghana.com/attractions/shai-hills-reserve/#:~:text=qu%27il%20ne%20soit-,expuls%C3%A9,-par%20les%20Britanniques

https://www.persee.fr/doc/jafr_0037-9166_1956_num_26_1_1941

https://www.researchgate.net/publication/351546221_Weaving_Traditions_of_Daboya_and_Yendi_Communities_in_Northern_Ghana

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