une enquête ouverte sur l’usage de fonds européens à l’IMFPA et au CDAD

Lundi matin, les agents de l’hôtel de la CTM ont été surpris de voir débarquer des enquêteurs. Une perquisition a eu lieu au 3ème étage, dans ce lieu de pouvoir et de décision.

Mais que cherchaient-ils ? La collectivité a fini par dévoiler que cette enquête portait sur des soupçons de détournement de fonds publics au sein du Centre Départemental d’Accès au Droit (CDAD). Le lendemain, Serge Letchimy, précisait même que cela portait sur la gestion des fonds européens dans le cadre du dispositif REJI (le Revenu Émancipation Jeune Initiative !). 

« Deviens ce que tu es »

Tout commence en fait le 30 novembre 2023. Les élus de l’assemblée de Martinique ont validé ce jour là, une aide public sur la base d’une financement FSE, le fond social européen, dans le cadre de l’opération « Deviens ce que tu es, REJI ! ».

L’enveloppe s’élève à près de 15 millions d’euros. Elle est destinée à sortir des jeunes de la précarité et de la rue. À la clé pour ce public défavorisé : un revenu mensuel de 200 à 700 euros durant 1 an, en fonction des profils.

À l’époque, l’opposition, mais aussi le service instructeur ont bien émis des réserves sur ce dossier. Quoi qu’il en soit, au lancement de l’opération, Serge Letchimy parle même d’une invention martiniquaise et qui sera une telle réussite que la France républicaine se la réappropriera pour l’emmener dans l’Hexagone.

L’IMFPA chargé de mener le projet

Pour la mise en place du projet, la CTM a délégué l’opération à l’IMFPA, qui elle-même, a contracté une convention ,avec le CDAD, portant sur des champs précis.

Mais aujourd’hui, des soupçons planent sur l’utilisation faites des fonds européens. Au point qu’un magistrat délégué par l’union européenne a fait le déplacement en Martinique.

Épaulé par des enquêteurs de la police judiciaire, il a ordonné des perquisitions à l’hôtel de la CTM, mais également au service des fonds européens, à l’IMFPA et même au domicile du président du satellite dédié à la formation des adultes.

A l’institut de Formation, les enquêteurs sont restés près de 10 heures et seraient repartis avec des documents, idem chez le président de la structure.

Onde de choc

Si à l’IMFPA on dit n’avoir rien à se reprocher concernant l’utilisation des fonds, et qu’environs 800 à 900 jeunes ont été accompagnés, la démonstration de force des enquêteurs en a choqué plus d’un.

Selon une partie prenante, sur les 14 millions d’euros engagés, 8 ont été entièrement consommés. Des factures ont été produites par l’IMFPA.

En revanche, entre 3 et 4 millions d’euros ont été alloués au CDAD. Le Centre départementale d’accès au droit, lui n’aurait toujours, pas fait selon nos informations remonter ses dépenses.

Cette structure qui dépend du ministère de la justice est déjà secouée depuis plusieurs mois, par des soupçons de détournement de fonds, pour lesquels, l’ancienne présidente du tribunal de Fort-de-France, et la secrétaire général du CDAD sont dans l’œil du cyclone.

Les enquêteurs européens rappellent qu’il s’agit cette fois-ci de millions d’euros dont il faut justifier la dépense. Ils vérifient donc avec minutie si à l’IMFPA et/ou au CDAD, ces sommes n’ont pas été détournées de leur usage initial.

En tout cas, ils prévoient que les investigations durent au moins 2 ans.

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