Au Nouveau-Brunswick, une jeune femme de 19 ans a admis être responsable de trafic sexuel impliquant deux jeunes filles mineures dans la région de Moncton.
Le nom de celle-ci ne peut être divulgué en raison d’une ordonnance de non-publication imposée lorsqu’elle a plaidé coupable à cinq chefs d’accusation le 10 février. Cette interdiction a été imposée par le juge visant à protéger un participant au système judiciaire
dans une affaire impliquant une organisation criminelle.
La femme a admis avoir fait la traite des jeunes filles en les recrutant et en contrôlant leurs déplacements, en faisant de la publicité pour des services sexuels et en tirant un avantage financier en avril 2024.
Elle a payé le voyage des filles mineures à Moncton
Les documents de la cour utilisent les initiales A.B. et C.D. pour les deux mineures. Il ne s’agit pas de leurs initiales réelles. Une ordonnance de non-publication empêche la divulgation de leurs noms.
Lors de la comparution du 10 février, le procureur de la Couronne, Marc-André Desjardins, a déclaré que la femme avait demandé aux filles, âgées de 15 et 16 ans, de lui envoyer des photos sexuelles d’elles-mêmes et qu’elle avait ensuite payé leur voyage jusqu’à Moncton.
Les jeunes filles sont arrivées à Moncton le 8 avril 2024. La femme a pris des photos explicites d’elles et les a utilisées pour publier des annonces sur un site internet, énumérant des services sexuels et des prix.
Selon le procureur, une quinzaine d’hommes ont rencontré les deux jeunes filles dans un appartement de Dieppe entre le 9 et le 16 avril 2024.
Le chauffeur de taxi a appelé la police
Le 12 avril, un chauffeur de taxi a déposé A.B. à une adresse de Moncton. Il a ensuite appelé le Service régional de Codiac de la GRC, car il était inquiet de l’état de santé de la jeune fille.
Les policiers se sont rendus sur place et ont parlé à A.B., mais elle leur a assuré que tout allait bien et que sa famille savait où elle se trouvait. Les policiers sont alors repartis.
Un service de police de la province d’origine des deux jeunes filles a contacté la GRC pour leur signaler la disparition d’une deuxième fille, dans des circonstances similaires à la première disparition.
Photo : Radio-Canada / Shane Magee
Toutefois, un service de police d’une autre province a appelé la GRC pour l’informer que A.B. était une victime de l’industrie du sexe.
Les policiers ont trouvé la jeune fille le 14 avril dans un appartement de Dieppe, où la femme de 19 ans était présente. Elle a essayé d’empêcher les policiers de lui parler.
Une deuxième fille a été aperçue par les policiers dans l’appartement, alors que A.B. a été interrogée par les policiers, mais n’a pas divulgué d’information.
La police retourne à l’appartement
Le lendemain, la police a trouvé les annonces de services sexuels montrant des photos explicites de A.B., classées comme pornographie juvénile.
Un service de police de la province d’origine des deux jeunes filles a contacté la GRC pour leur signaler la disparition d’une deuxième fille, C.D., dans des circonstances similaires à celles d’A.B..
Le même jour, la police a répondu à un appel d’urgence concernant une dispute dans un appartement de Dieppe.
On croyait qu’il y avait un désaccord entre un homme et un groupe de femmes au sujet de l’argent et des services
, a expliqué le procureur de la Couronne.
Dans une déclaration, C.D. a dit qu’elle avait au moins 10 clients et qu’elle ne voulait pas avoir de relations sexuelles, mais que la femme de 19 ans lui a dit de le faire.
La peine sera connue le 20 mars
C.D. a déclaré à la police que l’argent que les clients lui versaient était remis à la femme de 19 ans.
C.D. n’a jamais été explicitement menacée ou agressée par [la femme], mais elle a estimé qu’elle n’avait pas d’autre choix que de fournir ce service, car elle vivait avec [la femme], n’avait pas de moyens financiers […] et ne savait pas comment réserver un moyen de transport pour rentrer chez elle.
Une fois que le procureur eut terminé de lire les faits convenus, la femme de 19 ans a reconnu que c’était ce qui s’était passé et a confirmé qu’elle plaidait coupable aux cinq chefs d’accusation.
La femme sera de retour en cour le 20 mars pour connaître sa peine.
D’après le reportage de Shane Magee de CBC
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