Aux origines de la découverte
Dans les années 1995, des opérations de sauvegarde de la faune sauvage ont eu lieu à la suite de la mise en eau du barrage hydroélectrique de Petit Saut sur le fleuve Sinnamary. Lors de celles-ci, l’étude de premiers échantillons d’ADN de tatou avaient suggéré l’existence d’une potentielle espèce distincte de l’espèce à neuf bandes dans la région.
Près de trente ans plus tard, un échantillonnage plus représentatif de l’aire de répartition a été formé. Celui-ci a été constitué de spécimens de musées et de tissus biologiques accumulés au fil du temps. Un séquençage du génome a été fait sur ces spécimens et les analyses faites dans une étude menée par Mathilde Barthe et Frédéric Delsuc (Univ. Montpellier) ont prouvé que le groupe des tatous à neuf bandes était en fait constitué de 4 espèces différentes. Afin de renforcer ces résultats, cette étude s’est aussi appuyée sur l’analyse menée par Guillaume Billet du Muséum national d’Histoire naturelle (Centre de Recherche en Paléontologie) et Lionel Hautier (Univ. Montpellier) autour de la morphologie du crâne.
Cette analyse est venue confirmer les résultats passés et démontrer la distinction de ces 4 espèces sur un plan morphologique, en mettant à jour des différences anatomiques auparavant passées inaperçues. L’analyse s’est appuyée sur l’anatomie interne du crâne (sinus frontaux) et sur sa forme externe pour plusieurs dizaines de spécimens. Le spécimen type de la nouvelle espèce de tatou guyanais, conservé dans les collections du Muséum, a par ailleurs été scanné et reconstitué virtuellement, ce qui permet l’étude et le libre partage de modèles 3D de son anatomie squelettique.
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