Le Soudan du Sud au bord du gouffre : des civils brûlés vifs par des bombardements, 63 000 déplacés. L’ONU alerte sur une guerre imminente… Que va-t-il se passer ?
Imaginez un pays où le ciel, censé promettre l’espoir, ne déverse que des flammes. Depuis des semaines, le comté de Nasir, dans l’État du Haut-Nil au Soudan du Sud, vit un cauchemar éveillé. Des bombardements aériens incessants, utilisant des engins explosifs chargés d’un liquide inflammable, s’abattent sur des civils sans défense, transformant des villages en brasiers. La situation, décrite comme explosive par les Nations Unies, menace de replonger ce jeune État dans une guerre civile dévastatrice.
Un Conflit qui Échappe à Tout Contrôle
Le chaos actuel trouve ses racines dans une lutte de pouvoir qui ne semble jamais s’éteindre. Depuis le 4 mars, une milice locale surnommée l’Armée Blanche a pris le contrôle de casernes autrefois tenues par les forces gouvernementales dans la région de Nasir. En réponse, l’armée fidèle au président a lancé une campagne de représailles brutales, visant non seulement les combattants, mais aussi les populations civiles prises au piège.
Les attaques indiscriminées causent des brûlures atroces et un nombre alarmant de victimes.
– Un haut responsable des Nations Unies
Ce regain de violence n’est pas un simple accrochage : il s’inscrit dans une spirale de tensions entre deux figures politiques majeures du pays, dont les rivalités ont déjà coûté des centaines de milliers de vies par le passé. Avec 63 000 personnes ayant fui leurs foyers, la crise humanitaire s’aggrave de jour en jour.
Des Bombardements aux Conséquences Inhumaines
Ce qui rend ces attaques particulièrement terrifiantes, c’est l’utilisation d’engins explosifs d’un genre inhabituel. D’après une source proche du terrain, ces barils largués depuis les airs contiendraient un liquide hautement inflammable, agissant comme un accélérant au moment de l’impact. Les résultats sont dévastateurs : des corps calcinés, des familles déchirées, et des survivants marqués à vie par des brûlures insoutenables.
Les récits qui parviennent de la zone sont glaçants. Des villages entiers rasés, des cris étouffés par le rugissement des flammes, et un sentiment d’impuissance qui gagne les habitants. Les Nations Unies ont recensé des dizaines de milliers de déplacés, mais combien d’autres n’ont pas eu la chance de fuir ?
- Bilan humain : Nombre indéterminé de morts, mais des pertes civiles massives.
- Déplacés : 63 000 personnes ont abandonné leurs foyers.
- Armes utilisées : Barils explosifs avec accélérant inflammable.
L’Armée Blanche : Qui Sont-Ils ?
Au cœur de cette tourmente, une milice de jeunes, connue sous le nom d’Armée Blanche, joue un rôle clé. Accusée par le gouvernement de collaborer avec une figure politique influente, cette force armée a défié les autorités en s’emparant de positions stratégiques. Mais qui sont ces combattants ? Principalement issus de communautés locales, ils semblent motivés par un mélange de désespoir et de loyautés tribales.
Leur mobilisation ne s’arrête pas là. Des rapports récents font état d’un recrutement forcé, y compris d’enfants, pour grossir leurs rangs. Une pratique qui, si elle se confirme, aggraverait encore davantage les violations des droits humains dans cette région déjà meurtrie.
Une Intervention Régionale Controversée
Alors que le conflit s’intensifie, un nouvel acteur est entré en scène : des troupes ougandaises auraient été déployées, apparemment à la demande du gouvernement sud-soudanais. Cette intervention extérieure, loin de calmer les esprits, alimente les craintes d’une escalade régionale. Les habitants, déjà terrifiés par les bombardements, redoutent maintenant une occupation étrangère sur leur sol.
D’après une source bien informée, cette présence militaire étrangère accroît l’anxiété collective. Les Nations Unies ont exprimé leur préoccupation, soulignant que chaque nouvelle pièce ajoutée à ce puzzle complexe rapproche le pays d’un point de non-retour.
Un Passé Qui Hante le Présent
Le Soudan du Sud n’en est pas à son premier chaos. Indépendant depuis 2011, après des décennies de lutte contre le Soudan, le pays a presque immédiatement plongé dans une guerre civile sanglante entre 2013 et 2018. Ce conflit, qui opposait les deux mêmes camps aujourd’hui en tension, a laissé des cicatrices profondes : près de 400 000 morts et quatre millions de déplacés.
Période | Morts | Déplacés |
2013-2018 | ~400 000 | 4 millions |
Mars 2025 | Non comptabilisé | 63 000 (Haut-Nil) |
Un accord de paix signé en 2018 avait offert un répit fragile, mais les événements récents montrent que les vieilles rancunes sont loin d’être enterrées. Les leaders politiques, malgré leurs promesses, peinent à apaiser les tensions.
L’ONU Tire la Sonnette d’Alarme
Face à cette descente aux enfers, les Nations Unies ne restent pas silencieuses. Le chef de la mission onusienne dans le pays a multiplié les appels à la retenue, décrivant un Soudan du Sud « au bord du précipice ». Lors d’une récente conférence, il a déploré l’incapacité des acteurs locaux et internationaux à freiner cette escalade.
Nous n’avons d’autre choix que de craindre une nouvelle guerre civile.
– Un représentant des Nations Unies
Des réunions d’urgence avec des organisations régionales comme l’Union africaine et le bloc est-africain ont été organisées. Pourtant, un report de dernière minute d’une visite diplomatique à Juba, initialement prévue pour calmer les esprits, a jeté un froid. Sans explication claire, ce contretemps illustre le manque de coordination face à une crise qui s’accélère.
Que Faire pour Éviter le Pire ?
Le salut du Soudan du Sud repose-t-il sur ses dirigeants ? Les Nations Unies ont exhorté les deux figures principales du pays à s’exprimer publiquement pour réaffirmer leur engagement envers la paix. Une déclaration commune pourrait, selon les observateurs, rassurer une population à bout de souffle.
Mais le temps presse. Chaque jour apporte son lot de nouvelles mobilisations militaires, de villages incendiés et de familles brisées. La communauté internationale, bien que mobilisée, semble dépassée par l’ampleur du désastre qui se profile.
- Action immédiate : Dialogue entre leaders politiques.
- Soutien régional : Pression de l’Union africaine et des voisins.
- Aide humanitaire : Secours pour les 63 000 déplacés.
Un Avenir Incertain
Le Soudan du Sud est à un carrefour. D’un côté, la possibilité d’un retour à la paix, fragile mais réel, si les efforts diplomatiques portent leurs fruits. De l’autre, une guerre civile qui pourrait dépasser en horreur tout ce que le pays a connu. Les cicatrices du passé, combinées à la brutalité du présent, laissent peu de place à l’optimisme.
Pour les civils du Haut-Nil, chaque explosion est un rappel cruel que leur destin ne leur appartient plus. Entre les flammes qui dévorent leurs maisons et les milices qui recrutent leurs enfants, ils attendent un miracle – ou, à défaut, une trêve. Mais dans ce coin oublié du monde, les miracles se font rares.
Un pays jeune, un peuple épuisé, une paix qui s’effrite : le Soudan du Sud peut-il encore être sauvé ?
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