L’essor de la culture du bleuet au Nouveau-Brunswick pourrait être freiné par le manque d’abeilles domestiques, selon un apiculteur de la province.
Comme beaucoup d’éleveurs d’abeilles mellifères, Chris Lockhart, apiculteur propriétaire d’Atlantic Gold Honey et de Lockhart Apiaries à Allison, près de Moncton, loue ses abeilles à des agriculteurs, pour qu’elles pollinisent leurs champs.
Dans la culture du bleuet, cela se fait habituellement en mai. Chris Lockhart parle d’une étape vitale
pour de bonnes récoltes en août.
Selon Bleuets NB Blueberries, une agence qui représente des producteurs de bleuets, les agriculteurs ont récolté 38 millions de kilogrammes de bleuets sauvages en 2022, une hausse de 52 % comparativement à 2021, où ils avaient récolté 25 millions de kilogrammes.
En conséquence, les services de pollinisation du bleuet sauvage à l’aide d’abeilles domestiques ressentent une demande de plus en plus élevée.
Les apiculteurs de la province ont toutefois de la difficulté à suivre le rythme. La demande pour les abeilles devient trop forte.
Il est courant que des agriculteurs louent des abeilles mellifères pour polliniser leurs champs. (Photo d’archives)
Photo : Getty Images / Joe Raedle
La ferme de Chris Lockhart a un millier de colonies d’abeilles, et presque toutes sont envoyées dans les champs de bleuets au printemps.
La demande n’arrête pas de grandir, et y répondre va être un défi
, déclare-t-il.
Ça pourrait freiner la croissance de l’industrie du bleuet
, croit-il. S’ils n’y pas de pollinisateurs, pourquoi faire pousser des bleuets? Économiquement, ça ne se tient plus.
Les agriculteurs ont récolté 38 millions de kilogrammes de bleuets sauvages en 2022 au Nouveau-Brunswick. (Photo d’archives)
Photo : Radio-Canada / Tanya Neveu
Le site Internet du ministère provincial de l’Agriculture, de l’Aquaculture et des Pêches indique qu’il y a 10 000 colonies d’abeilles enregistrées dans la province.
Dans un courriel, le ministère fait savoir que les producteurs de bleuets importent 25 000 colonies de l’extérieur de la province, surtout de l’Ontario.
L’apiculteur Chris Lockhart croit que ce n’est pas idéal. L’importation d’abeilles de l’extérieur du Nouveau-Brunswick coûte plus cher aux agriculteurs, en plus des complexités administratives et des risques que le transport fait courir aux animaux.
De plus, les élevages d’abeilles en Ontario commencent à être eux aussi très sollicités. Les agriculteurs néo-brunswickois pourraient bientôt devoir importer des abeilles des provinces encore plus à l’ouest, avance Chris Lockhart.
L’apiculteur Chris Lockhart est propriétaire de l’élevage familial Lockhart Apiaries et d’Atlantic Gold Honey.
Photo : CBC / Ian Bonnell
Avec l’Association des apiculteurs du Nouveau-Brunswick, dont il fait partie, Chris Lockhart affirme être en communication avec le gouvernement provincial pour l’élaboration d’un plan stratégie sur la pollinisation des cultures.
Il espère que ce plan va inclure du financement pour les agriculteurs, de l’aide à ceux qui démarrent un élevage d’abeilles, et un usage optimal des terres où les abeilles domestiques peuvent aller butiner.
Le Programme de développement de l’industrie apicole du gouvernement du Nouveau-Brunswick offre déjà un soutien financier pour les services de pollinisation du bleuet sauvage par des abeilles domestiques.
Chris Lockhart est convaincu que la meilleure solution pour le Nouveau-Brunswick est d’élever davantage d’abeilles mellifères et de grossir les colonies qui sont élevées dans la province, car elles sont déjà adaptées au climat des Maritimes.
D’après le reportage de Katelin Belliveau, CBC
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