« Une réaction à mettre en œuvre »

À l’initiative de la Fédération et de son président Philippe Diallo, l’ensemble des clubs de Ligue 1 et Ligue 2 ont été réunis lundi au siège de la FFF à Paris, en présence de la ministre des Sports Marie Barsacq, pour évoquer les problèmes actuels du football professionnel.

La stratégie économique, le contrôle de gestion, la gouvernance et l’exemplarité du football professionnel français ont été au cœur des débats, qui ont rassemblé, lundi en fin d’après-midi, les présidents et représentants des clubs de Ligue 1 et Ligue 2,à l’initiative de Philippe Diallo, le président de la Fédération Française de Football et en présence de Mme Marie Barsacq, la ministre des Sports, et de Vincent Labrune, le président de la Ligue Professionnel de Football (LFP).

À l’issue de cet échange, Philippe Diallo s’est félicité de la teneur des discussions menées lors de cette première étape de travail : « La ministre des Sports nous a livré son analyse et son souhait surtout que le football rétablisse son image et que ses acteurs soient les plus exemplaires possibles. Elle a apporté son total soutien à cette initiative de la Fédération. Les débats ont été responsables, sans tabous et éclairés par le partage de données objectives. Il faut retrouver un élan collectif et être capables de propositions innovantes. Les modèles économiques et de gouvernance doivent évoluer. Ces travaux s’inscrivent dans un calendrier et une méthodologie précises ».

Philippe Diallo, lundi soir à la FFF (photo Emilian BALDOW / ICON SPORTS).

En conférence de presse, le président de la FFF a notamment attiré l’attention sur la situation économique du football professionnel qui « appelle chacun à beaucoup de vigilance et à mettre en œuvre des instruments de régulation pour les saisons à venir. Nous avons beaucoup d’atouts – des stades, une excellente formation, des fans et une moyenne de spectateurs qui augmente, des clubs en capacité d’avoir des bons résultats sur la scène européenne. Parallèlement à ça, les droits télévisés ont baissé drastiquement à l’issue d’une série de chocs, qui vont de l’arrêt des championnats pendant la période du Covid en passant par la défaillance de Médiapro, la rupture avec Canal+, le départ d’Amazon, le litige aujourd’hui avec DAZN. Ce paysage-là appelle le football français à une réaction que nous devons et souhaitons mettre en œuvre. La gouvernance du football professionnel doit donner aux clubs, porteurs d’un projet nécessairement collectif, un rôle actif. Dans le même temps nous attendons des mesures fortes des pouvoirs publics en matière de lutte contre le piratage qui pille la valeur économique des championnats au détriment de tous ».

Trois groupes de travail dès cette semaine
Philippe Diallo a annoncé la mise en place immédiate de trois groupes de travail, sous l’égide de la Fédération, constitués par des représentants de clubs de L1 et de L2 : un premier consacré à la gouvernance, animé par Marc Keller (membre du Comex de la FFF et président du RC Strasbourg) ; un second consacré à la régulation et au contrôle de gestion, piloté par Baptiste Malherbe (membre du Comex de la FFF et président de l’AJ Auxerre) ; et un troisième sur la stratégie de développement économique qui serait animé par Ivan Gazidis (président de l’AS Saint-Étienne) et Damien Comolli (président du Toulouse FC).  « Ils se mettront au travail dès cette semaine. La Fédération apportera tout son soutien à leurs travaux. Et comme il y a urgence sur un certain nombre de thématiques, j’ai souhaité que ces groupes travaillent vite pour qu’une première synthèse de ces travaux puisse être tirée vers la mi-avril. Des préconisations d’application immédiate et à moyen terme doivent être formulées. Sur cette base nous travaillerons avec la ministre et les parlementaires, s’il y a nécessité de trouver une traduction législative aux recommandations qui auront été faites par les clubs et la Fédération. La seule hypothèse, face à un moment de grandes difficultés, qui ne serait pas acceptable est le statu quo  »

Nous ne sommes pas dans une défaillance passagère, il y a aujourd’hui un problème structurel, des défis, qui demandent des réformes lourdes. C’est une voie que j’espère d’espérance pour nos clubs.

Philippe Diallo

 

(Photo Emilian BALDOW / ICON SPORTS).

« J’ai souhaité que cette réunion soit une prise de conscience lucide et qui soit surtout fondatrice d’un mouvement qui doit amener le football professionnel français à se réformer en profondeur, dans l’analyse de son modèle économique et dans sa gouvernance, a conclu Philippe Diallo. Tout l’objet du travail initié aujourd’hui est de faire en sorte que le football professionnel français rebondisse et non seulement échappe à la crise mais se mette sur une trajectoire qui fasse qu’il soit encore plus attractif demain qu’il ne l’est aujourd’hui. Nos championnats de L1 et L2 sont de bonne qualité mais l’image est dégradée et nos finances ne sont pas bonnes. C’est sur ces éléments-là que nous devons intervenir et c’est la mission que je leur ai donnée. Nous ne sommes pas dans une défaillance passagère, il y a aujourd’hui un problème structurel, des défis, qui demandent des réformes lourdes. C’est une voie que j’espère d’espérance pour nos clubs. »

« Une fin de championnat exemplaire »

Au sortir d’un week-end marqué par de nouveaux dérapages à l’encontre des arbitres en Ligue 1, le président de la FFF a « voulu aussi rappeler que le football est un jeu, avec de l’enjeu certes, mais c’est un jeu. Et cela exige de la part de tous les acteurs un comportement exemplaire. J’ai demandé au président de la Ligue que l’on écrive dès cette semaine à l’ensemble des clubs pour faire en sorte que la fin de championnat soit exemplaire, puisque nous ne l’avons pas été dans les dernières semaines. » Philippe Diallo a appelé à des dispositions « beaucoup plus fortement réglementées pour les tunnels (d’accès au terrain), les bords de terrain et la distribution des accréditations. » Mais aussi à ce que « des sanctions puissent être initiées. Parce que c’est dans l’intérêt de tout le monde, de l’image renvoyée par notre championnat, du respect des acteurs et aussi du respect que l’on doit au football amateur, parce que ce qui se passe sur les terrains du football professionnel a une conséquence sur ce qui se passe le dimanche sur les terrains du football amateur. Je souhaite que tout le monde s’y tienne. Il faut que notre fin de championnat soit à la hauteur de ce que sont ou devraient être des dirigeants ou des acteurs du football, c’est-à-dire exemplaires dans leur comportement verbal comme physique. » 

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