une vague de chaleur aggrave un quotidien déjà très précaire

Période de forte instabilité

À Juba, la capitale, des dizaines d’écoliers se sont évanouis ces dernières semaines en raison des températures, poussant le gouvernement à fermer les écoles et à conseiller aux habitants de rester chez eux et de s’hydrater, pointe le WWA. Mais ces injonctions sont un défi dans un pays où beaucoup de personnes travaillent à l’extérieur et où de nombreuses maisons ont des toits de tôle, sans climatisation, poursuit l’étude. L’eau potable manque, tandis que l’accès à l’électricité était de 8,4 % en 2022, selon la Banque mondiale.

« Les élèves qui s’effondrent à cause de la chaleur extrême montrent à quel point cette vague de chaleur est dangereuse et préoccupante », explique Kiswendsida Guigma, climatologue pour la Croix-Rouge et le Croissant-Rouge au Burkina Faso et co-auteur de l’étude. « Le changement climatique rend clairement la vie encore plus difficile au Soudan du Sud, un pays déjà confronté à des défis économiques et à des périodes d’instabilité, où très peu d’enfants terminent l’éducation primaire », ajoute-t-il.

Nouvelle norme au Soudan du Sud

Depuis son indépendance en 2011, l’État le plus jeune de la planète est miné par les luttes de pouvoir, la corruption et les conflits ethniques. À ces maux s’ajoutent les désastres climatiques. En 2024, le pays a connu les pires inondations depuis des décennies, qui avaient déplacé 380 000 personnes en novembre, selon l’ONU.

L’actuelle vague de chaleur a été rendue environ 10 fois plus probable par le changement climatique, estime le WWA, qui étudie les liens entre ce dernier et les phénomènes météorologiques extrêmes. « Le changement climatique signifie que des vagues de chaleur dangereuses dépassant 40 degrés deviennent la nouvelle norme au Soudan du Sud », souligne Sarah Kew, également auteure de l’étude et chercheuse à l’institut météorologique des Pays-Bas. « Autrefois rares, ces épisodes de températures élevées surviennent tous les deux ans, posant d’énormes défis pour les habitants du Soudan du Sud, et particulièrement pour les femmes », dit-elle.

Les femmes plus exposées

Les travaux domestiques, comme la collecte de l’eau et la cuisine, et les tâches ménagères, tous habituellement effectués par les femmes, les exposent particulièrement à la chaleur, pointe WWA. « Les femmes travaillent principalement dans l’agriculture […] et consacrent 60 % de leur temps à des travaux domestiques non rémunérés, tels que la collecte d’eau et la cuisine dans des environnements extrêmement chauds », avec des effets de long terme sur leur santé notamment cardiovasculaire et rénale, poursuit l’étude.

Crédit: Lien source

Laisser un commentaire

Votre adresse email ne sera pas publiée.