Cette vague de chaleur, dans un pays extrêmement pauvre, s’ajoute depuis fin février à une situation politique très tendue, marquée par des craintes de voir s’effondrer le fragile accord de paix de 2018.
A Juba, la capitale, des dizaines d’écoliers se sont évanouis en raison des températures, poussant le gouvernement à fermer les écoles et à conseiller aux habitants de rester chez eux et de s’hydrater, pointe le WWA.
Mais ces injonctions sont un défi dans un pays où beaucoup de personnes travaillent à l’extérieur, et où de nombreuses maisons ont des toits de tôle, sans climatisation, poursuit l’étude.
« Les élèves qui s’effondrent à cause de la chaleur extrême montrent à quel point cette vague de chaleur est dangereuse et préoccupante », explique Kiswendsida Guigma, climatologue pour la Croix-Rouge et le Croissant-Rouge au Burkina Faso et co-auteur de l’étude.
« Le changement climatique rend clairement la vie encore plus difficile au Soudan du Sud, un pays déjà confronté à des défis économiques et à des périodes d’instabilité », ajoute-t-il.
Depuis son indépendance en 2011, l’Etat le plus jeune de la planète est miné par les luttes de pouvoir, la corruption et les conflits ethniques. A ces maux s’ajoutent les désastres climatiques.
En 2024, le pays a connu les pires inondations depuis des décennies, qui avaient déplacé 380.000 personnes en novembre, selon l’ONU.
L’actuelle vague de chaleur a été rendue environ 10 fois plus probable par le changement climatique, estime le WWA, qui étudie les liens entre ce dernier et les phénomènes météorologiques extrêmes.
« Le changement climatique signifie que des vagues de chaleur dangereuses dépassant 40 degrés deviennent la nouvelle norme au Soudan du Sud », souligne Sarah Kew, également autrice de l’étude et chercheuse à l’institut météorologique des Pays-Bas.
« Autrefois rares, ces épisodes de températures élevées surviennent tous les deux ans, posant d’énormes défis pour les habitants du Soudan du Sud », dit-elle.
La collecte de l’eau, la cuisine et autres tâches ménagères habituellement effectuées par les femmes les exposent particulièrement à la chaleur, pointe l’étude.
La chaleur devrait persister tout au long du mois de mars, selon cette étude qui se base sur des projections.
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