Urbanisme : le Congo désormais doté d’une loi portant exercice de la profession d’architecte

Présentée par la commission Plan, Aménagement du territoire, Tourisme, Environnement, Développement durable, Sécurité alimentaire et nutritionnelle du sénat en plénière, la proposition de loi défendue par son initiateur, en présence du ministre de la Construction, de l’Urbanisme et de l’Habitat, Josué Rodrigue Ngouonimba, rend obligatoire l’intervention de l’architecte dans l’acte de bâtir. En République du Congo, l’architecte exerce sa profession sous forme libérale ou d’agent public. Il existe, cependant, un vide juridique sur les conditions d’accès à ce titre, à l’exercice et au cadre d’orientation juridique de l’architecture.

Comblant le vide abyssal sévissant depuis trente-trois ans, cette loi prend en compte la qualité de l’architecture d’utilité et d’intérêt public sur l’ensemble du territoire national, prescrit que l’utilisation de l’espace construit doit répondre aux besoins et aspirations de la configuration de la société. Selon Antoine Beli Bokolojoué, ce texte juridique permettra au Congo de se conformer aux normes de l’Union internationale des architectes et fera que l’exercice de la profession d’architecte soit réglementé et que l’architecture au Congo soit orientée. Ceci en vue de l’émergence des solutions architecturales nouvelles et adaptées aux exigences de la société congolaise, dans le sens du bien-être et de la qualité de vie de la population ainsi que du domaine bâti.

« Je voudrais profiter de l’occasion pour féliciter l’ensemble des deux chambres du Parlement qui ont bien voulu voter cette loi. Aujourd’hui, c’était le vote définitif de la loi, maintenant elle va être promulguée par le président de la République. Cette loi arrive à point nommé, parce qu’elle vient combler un vide abyssal. Cela fait trente-trois ans justement que nous attendons qu’il y ait une loi qui puisse régir le port de titre d’architecte, l’exercice de la profession d’architecte et l’orientation de l’architecture en République du Congo », s’est réjoui le député de Kimba. Il a précisé que cette loi vient de placer le Congo au même niveau que les autres pays disposant depuis longtemps des lois régissant la profession d’architecte. 

Si la loi n°013-92 du 29 avril 1992 portant création de l’Ordre des architectes du Congo (OAC) a apporté des supports de base à l’organisation juridique de ce secteur, il demeure un vide en matière règlementaire. Au nombre des missions assignées à l’OAC figurent l’organisation de la profession d’architecte, la promotion de l’évolution de l’architecture et de l’urbanisme pour le bien-être ainsi que la qualité de vie dans les cités. La nouvelle loi vient, en fait, mettre en scène l’architecte sur le plan de la construction de la cité et régler un problème sur les architectes fonctionnaires. Elle fixe ses missions, catégorise les différents modes d’exercice de la profession et spécifie les droits et devoirs de l’architecte. En effet, l’architecte est assimilé à l’ingénieur des travaux dans la fonction publique.

« Notre pays a élaboré beaucoup d’outils de planification, mais nous n’avons pas de personnel. Il faut inciter l’architecte aujourd’hui à aller travailler dans la fonction publique que ce soit nationale ou territoriale, mais s’il n’y a pas de disposition qui encadrent la démarche, l’architecte n’ira jamais. Nous avons beaucoup d’architectes qui sont formés dans des grandes écoles à travers le monde. Le pays dispose désormais d’un institut d’architecture à l’Université Denis-Sassou-N’Guesso. Nous sommes membre du Conseil d’administration de l’Ecole inter-Etats des métiers d’architecture, donc nous aurons un moment donné, dans notre pays, cinquante architectes qui vont rentrer au pays chaque année », a informé le député Antoine Bokolojoué, également président de l’OAC.


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