Le Niger veut entrer au capital de la West African Oil Pipeline Company (Wapco), filiale de la CNPC. Cette initiative vise à accroître son influence dans le secteur pétrolier.
Le gouvernement cherche ainsi à renforcer son contrôle sur une industrie largement dominée par des entreprises chinoises.
Une volonté de reprise en main du secteur pétrolier
Depuis 2011, la Chine joue un rôle central dans l’exploitation du pétrole nigérien. Elle intervient notamment avec la gestion du pipeline de 1 950 km reliant le Niger au Bénin. Toutefois, le gouvernement issu du Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP) entend rééquilibrer les rapports de force en imposant une plus grande présence nationale dans le secteur. Lors du Conseil des ministres du 18 mars 2025, les autorités ont exprimé leur volonté d’obtenir « en urgence » la modification des statuts de Wapco pour permettre l’ouverture de son capital à l’État nigérien.
Un contexte de tensions avec les investisseurs chinois
Le Niger reproche aux entreprises chinoises, y compris Wapco, de ne pas respecter les exigences en matière d’emploi local, de transfert de technologies et de participation des entreprises nigériennes dans les contrats de sous-traitance. Face à ces manquements, Niamey a pris des mesures drastiques, notamment l’expulsion de trois dirigeants de sociétés pétrolières, dont un représentant de Wapco. Cette fermeté traduit une politique plus assertive du Niger vis-à-vis de ses partenaires étrangers.
Des mesures pour renforcer la souveraineté
En parallèle à l’ouverture du capital de Wapco, le gouvernement a annoncé plusieurs réformes destinées à accorder une place plus importante aux Nigériens dans l’exploitation du pétrole. Parmi celles-ci, on retrouve l’uniformisation des salaires entre expatriés et employés locaux, la « nigérisation » des postes clés, ainsi qu’un audit complet des coûts de construction du pipeline Niger-Bénin. L’objectif est clair : assurer un meilleur partage des richesses et renforcer la souveraineté économique du pays.
Un mouvement qui s’inscrit dans une dynamique régionale
Le Niger suit ainsi l’exemple du Gabon, qui a racheté en 2024 la société Assala Energie, ce qui a renforcé son contrôle sur son secteur pétrolier. Cette tendance à la nationalisation des ressources naturelles traduit une volonté croissante des États africains de reprendre en main leur économie, après des décennies de présence prépondérante des multinationales étrangères.
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