VIDÉO – « C’est une bonne chose » : le couvre-feu pour les mineurs entre en vigueur ce lundi en Guadeloupe

Un couvre-feu pour les mineurs de 20 heures à 5 heures du matin entre en vigueur ce lundi soir dans certains quartiers en Guadeloupe.
À Pointe-à-Pitre, près de quatre délits sur dix sont commis par des jeunes de moins de 18 ans.
Cette mesure a été demandée la semaine dernière par le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin.

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Le 20H

Interdit aux mineurs d’être dans les rues de Pointe-à-Pitre (Guadeloupe) de 20 heures à 5 heures du matin. Ce lundi soir, un couvre-feu est entré en vigueur pour toutes les personnes de moins de 18 ans, dans certains quartiers de la grande ville de l’île, ainsi que de la commune des Abymes. Une mesure réclamée la semaine dernière par le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, et plutôt saluée dans les rues de la sous-préfecture. 

Près de 4 délits sur 10 commis par des jeunes

« Qu’est-ce que fait un adolescent dans la rue vers 21 heures ?« , se questionne une femme dans le reportage du 20H à retrouver en tête de cet article. « Je pense que c’est une bonne chose, abonde une mère de famille. Moi, j’ai deux garçons de 15 ans. Je pense que les jeunes doivent rester à la maison. » La mesure vise à lutter contre la délinquance des jeunes en hausse dans la ville. Mobilier urbain dégradé, feux de poubelles, vols à l’arraché… Selon les autorités locales, près de quatre délits sur dix sont commis par des mineurs. C’est trois fois plus que l’an dernier.

À l’origine, le couvre-feu est une demande de maire de la ville. Il a menacé de démissionner face à cette délinquance grandissante. « On a constaté qu’il y avait beaucoup de mineurs dans la rue qui brûlaient le mobilier urbain, qui faisaient des barrages, explique ainsi Harry Durimel, l’édile (écologiste) de Pointe-à-Pitre. Donc, on a pensé que le couvre-feu pouvait être un signal fort pour dire aux parents : ‘gardez vos enfants, et nous, on s’occupe des plus aguerris et plus âgés qui commettent des crimes très graves’.« 

Peur des représailles

Au-delà de la délinquance chez les jeunes, Pointe-à-Pitre est en effet marquée par une extrême violence survenue les semaines passées. Le mois dernier, en plein centre-ville, plusieurs touristes ont été agressés au couteau. Quelques jours plus tôt, la gérante d’un restaurant avait aussi été tuée par balles dans la ville. Rares sont les commerçants qui acceptent de témoigner. Ils ont peur des représailles.  

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Mais Badi Faddoul, gérant du magasin « Caribel » dans la ville, lui, veut alerter sur les conséquences économiques de l’inquiétude qui grandit dans les rues de Pointe-à-Pitre. « Ça fait une psychose, regrette le patron. Beaucoup de clients ne viennent plus. On a une chute ici de chiffre d’affaires de 20 à 30%.« 

Le couvre-feu, qui ne concerne que les mineurs non accompagnés, doit durer deux mois. Si les enfants seuls sont contrôlés dans la rue aux horaires qui leur sont interdits, leurs parents risquent une amende de 750 euros.


T.A. | Reportage TF1 Sophie CHEVALLEREAU et Baptiste SISCO

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