Voyager à travers le monde à moindre frais, profiter de sa jeunesse plus longtemps, jouir de nuits sans réveils. Autant de promesses que les “Dinks” – l’acronyme de “dual income, no kids”, soit en français “double salaire, sans enfants” –, mettent en avant sur les réseaux sociaux, assurant que la vie sans parentalité est plus simple, voire plus joyeuse.
Apparu pour la première fois dans les années 1980, ce terme désigne un “mode de vie” plus libre et plus aisé. Très vite, ce concept a été présenté comme une option de substitution à la vie pavillonaire familiale, devenue, pour l’Américain moyen, un rêve inaccessible devant l’augmentation du coût de la vie, expliquait le Los Angeles Times en 1987.
L’idéal de l’adulte libre
À une époque où élever un enfant jusqu’à ses 18 ans coûte environ 217 000 euros (soit 237 482 dollars, selon CBS News) – sachant que ce coût était estimé à seulement 63 000 euros (soit 69 000 dollars) en 1980, selon The New York Times –, les jeunes réfléchissent à deux fois avant de fonder une famille. En 2021, aux États-Unis, 44 % des personnes âgées de 18 à 49 ans qui n’avaient pas d’enfants affirmaient qu’elles n’en n’auraient probablement jamais : c’est 7 % de plus qu’en 2018, selon le centre de recherche Pew.
Si le choix de ne pas avoir d’enfants tend à être de moins en moins tabou, les Dinks poussent l’idéal de l’adulte libre encore plus loin, assure ainsi Business Insider. Que ce soit pour plus d’aisance financière ou pour des considérations écologiques, ils sont nombreux à “recommander” ce mode de vie sur les réseaux sociaux, le hashtag Dink ayant été consulté 340 millions de fois sur TikTok.
Mais ce succès leur vaut aussi toutes les critiques. Taxés d’égoïstes, de frivoles, ou d’immatures, ils sont dépeints comme le symbole de l’individualisme, explique encore Business Insider. Récemment, c’est Elon Musk, le propriétaire de X, qui a les a accusés d’avoir une “morale douteuse” et de “compter sur les enfants des autres pour s’occuper d’eux quand ils seront vieux”.
Sur le site de Vice, l’écrivaine Magdalene Taylor déplore pour sa part la rhétorique capitaliste des Dinks, qui mettent surtout en avant la possibilité d’acheter plus ou de faire des économies. Elle s’étonne qu’ils ne parlent pas “des bienfaits d’avoir plus de temps pour aider sa famille ou son quartier, d’être libre financièrement pour en faire profiter les autres, de pratiquer des loisirs plus créatifs”.
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