Vie et mort de l’Accord d’Alger sur le Mali : épisode • 9/10 du podcast Les accords qui ont changé le monde
Signés en juin 2015 à Bamako, entre le gouvernement malien et les groupes indépendantistes du nord du pays, sous l’égide d’une médiation internationale composée notamment de l’Algérie, de la France et de l’ONU, les Accords d’Alger sur le Mali devaient rétablir la paix en proposant une régionalisation du pays, une grande réforme de l’armée, le redressement de l’autorité de l’Etat et des mesures économiques et sociales.
Au printemps 2012, le nord du Mali était tombé sous le contrôle de groupes djihadistes liés à Al Qaïda, qui avaient coupé le pays en deux pendant neuf mois. Ils sont ensuite dispersés et chassés par l’intervention militaire de la France, l’opération Serval, lancée en janvier 2013. Mais le projet de paix entre le nord et le sud, qui avait été signé au forceps entre les parties, s’est tout de suite heurté à de dures réalités sur le terrain. L’ex-rébellion indépendantiste a bien cessé les combats, mais les djihadistes ont continué d’attaquer l’armée et les violences se sont propagées au centre du Mali. Le volet politique des Accords a été paralysé : aucune réforme n’a été entreprise. La prise de pouvoir par les militaires en 2020 n’a rien arrangé. Au contraire, les tensions se sont encore aggravées entre l’Etat central et les groupes du nord. Le départ des Français en 2023, chassés par la junte au pouvoir et remplacés par la milice russe Wagner, et le retrait, aussi, de la mission de l’ONU, n’ont bien sûr pas mis fin au chaos qui ronge le Mali et les autres pays du Sahel. Parallèlement, les relations entre la junte et l’Algérie, garante des Accords, se sont elles aussi dégradées.
Le 25 janvier 2024, le gouvernement malien a annoncé la « fin avec effet immédiat » des Accords d’Alger sur la paix et la réconciliation. Pourquoi ? Les Accords d’Alger sont-ils vraiment morts ? Et si oui, quelles seront les conséquences sur la région ?
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