La Fédération Nationale des Collectifs d’Organisations Féminines du Mali ( FENACOF), en partenariat avec l’Organisation Canadienne Journalistes pour les Droits Humains (JDH), a organisé une table ronde le jeudi 20 mars 2025 à la Maison de la Presse de Bamako. Cette rencontre se voulait une contribution pour améliorer l’accès à la justice aux survivantes de violences conjugales quand on sait que ce fléau a pris beaucoup d’ ampleur dans le pays.
Selon le Système d’Information sur les Violences Basées sur le Genre (GBVIMS), les VBG, y compris les violences conjugales, ont connu une augmentation alarmante ces dernières années. En 2021, 9540 cas ont été signalés, 14 264 en 2022 et près de 16 000 en 2023 ; soit 1333 cas par mois, dont 96% concernent des femmes.
Lors de la cérémonie d’ouverture, la Présidente de la FENACOF, Togola Kadidiatou Sow, a souligné la pertinence de la rencontre face à la gravité de la situation et aux obstacles rencontrés par les survivantes. Les violences conjugales demeurent les plus préoccupantes et persistent depuis des années au sein des communautés maliennes, a-t-elle fait savoir. Elle a ensuite expliqué que la plupart des victimes n’osent pas dénoncer par peur, honte, manque d’information sur les structures de prise en charge ou difficultés d’accès aux services.
Insistant à son tour sur la gravité de la situation, le représentant de JDH, Moro Siaka Diallo, a rappelé les avancées juridiques récentes, notamment la Loi N°2024_027 du 14 décembre 2025 portant Code Pénal, qui renforce les dispositions contre les violences sexistes. Selon M. Diallo, malgré la pertinence de cette avancée, elle ne permet pas de régler complètement le problème. En cet effet, il a souligné les nombreux obstacles rencontrés par les survivantes à savoir difficultés familiales, communautaires, économiques et financières. Indiquant « « Toutes les femmes veulent s’échapper des situations de violences ou être libérées des relations d’auteurs de violences conjugales . Cependant, elles rencontrent de nombreux obstacles, entre autres : familiaux, communautaires, économiques et financiers qui se dressent encore sur leur chemin pour dénonce, obtenir justice, réparation, sécurité et protection ».
S’alignant sur les propos de ses prédécesseurs, Fatoumata Siré Diakité, représentante du Ministère de la Promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille, a également souligné l’importance de cette table ronde pour aborder les défis de l’accès à la justice pour les survivantes conjugales et pour trouver des solutions adaptées. Elle a ensuite préciser que la lutte contre les VBG est une priorité pour le gouvernement, concrétisée par un programme national dédié.
A l’unanimité, les intervenants, y compris les autorités coutumières présentes, ont soutenu l’importance d’une mobilisation collective autour de la question, toute chose qui permettra de briser le silence et améliorer la prise en charge des survivantes. Et pour le représentant de JDH, les médias ont un grand rôle dans l’information, la sensibilisation, la mobilisation et le soutien de l’engagement public contre les violences sexistes.
Khadydiatou SANOGO/maliweb.net
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