Vives tensions entre le Tchad et le Soudan

 Ces derniers jours, les deux parties, Soudan et Tchad se sont livrées à des déclarations menaçantes. Pour l’instant, cela reste une guerre des mots, mais la situation pourrait vite s’envenimer.

Dans le conflit au Soudan qui oppose l’armée soudanaise au groupe paramilitaire d’Hemedti, les Forces de soutien rapide (FSR), le président tchadien, Mahamat Déby a pris partie pour ces derniers. Le Tchad est devenu une base arrière de cette milice et lui fourni via les aéroports de Ndjamena et d’Amdjarass l’aide envoyée par les Emirats arabes unis, soutiens fervents des FSR.

Les tensions étaient déjà très extrêmes entre le Soudan et le Tchad, mais un événement survenu le samedi 22 mars à mis le feu aux poudres. Un drone, pilotée par les instructeurs émiratis, décolle de la ville d’Amdjarass et frappe au Darfour des officiers tchadiens qui ont déserté pour prêter main forte à l’armée soudanaise. Le colonel Moda et six autres de ses hommes décèdent.

Cette attaque tchadienne en territoire soudanais est la goutte d’eau dans un vase déjà trop plein pour Khartoum. Le commandement des forces armées, le général Yasser Al-Atta déclare : « Nous allons nous venger, nous déclarons que les aéroports de Ndjamena et d’Amdjarass sont des cibles légitimes pour nous. » Riposte immédiate des autorités tchadiennes déclarent dans un communiqué condamner « fermement ces déclarations irresponsables, qui peuvent être interprétées comme une déclaration de guerre si elles sont suivies d’actes ». Et le ministre des Affaires étrangères d’ajouter : «  Le Tchad se réserve le droit de répondre avec force à toute tentative d’agression contre notre pays, quelle qu’en soit l’origine (…) Si un seul mètre carré du territoire tchadien est menacé, le Tchad réagira conformément aux principes du droit international. » Ces propos musclés dissuaderont-ils l’armée soudanaise ? Rien n’est moins certain, d’autant qu’en se référant au droit international, le ministre oublie un peu vite que ce dit-droit n’autorise pas Ndjamena à frapper en territoire soudanais.

Pour les beaux yeux des Emiratis et surtout pour leurs fonds qui semblent inépuisables, Mahamat Déby s’est enferré dans un guêpier sans issue.


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