Me DONKOR KOFFI, le père de la statue AKWABA et bien d’autres monuments en Côte d’Ivoire était invité dans l’émission « La télé d’ici ». Il en a profité pour se confier sur ce chef-d’œuvre qui a fait jaser sur la toile.
“Personnellement, je suis très discret. Je n’aime pas me vanter, je suis toujours en retrait, mais je travaille pour mon pays, la Côte d’Ivoire. Je n’aime pas faire de publicité autour de ma personne.”
Parlant de la statue AKWABA, il faut savoir qu’elle a été conçue en 1989 à Bouaké avant d’être déplacée et installée à Abidjan. Cette œuvre impressionnante pèse 18 tonnes, repose sur un socle de 24 tonnes et s’enfonce à 8 mètres de profondeur.
La nouvelle version de la statue est-elle différente de l’ancienne ? Avant d’y répondre, permettez-moi de me présenter à mes enfants et petits-enfants : je suis Me KOFFI DONKOR, le père des monuments en Côte d’Ivoire, Docteur en Arts et Culture.
Je travaille sans relâche pour mon pays et trouve ma satisfaction dans la réalisation de monuments qui valorisent notre patrimoine.
Je ne les fais pas pour ma gloire, mais pour montrer au monde que la Côte d’Ivoire regorge d’œuvres d’art. À Paris, ce sont les monuments qui façonnent la ville et attirent les touristes », a-t-il confié.
Concernant la nouvelle statue AKWABA, il n’y a aucune différence avec la première.
« …En 1989, sous le Président Félix Houphouët-Boigny, la Côte d’Ivoire prônait la paix. Le chef de l’État souhaitait en faire un symbole tangible et a donc organisé un concours, orchestré par Georges Taï Benson à la RTI. À cette époque, j’étais à Bouaké et j’ai présenté une maquette miniature de ma statue, ce qui m’a valu la première place.
Lorsque mon œuvre a été dévoilée à la télévision, on m’a demandé sa signification. J’ai alors expliqué que chaque tribu, avant la colonisation, était une entité culturelle bien définie.
L’arrivée des colonisateurs a brisé cette unité traditionnelle, en y introduisant de nouvelles structures sociales et économiques. Pourtant, avant même l’Occident, nous connaissions déjà Dieu et la paix, tout comme les dix commandements.
Le message de cette statue, c’est que le dernier mot sur cette terre, c’est le pardon, surtout lorsqu’on fait du tort à quelqu’un.
Concernant l’accolade entre les figures de la statue, on me demande souvent : est-ce un homme et une femme ? Deux hommes ? Deux femmes ? Je préfère laisser libre cours à l’imagination de chacun. Pour ma part, il s’agit de deux formes abstraites.
Si j’avais sculpté une représentation figurative, les gens auraient pu penser qu’il s’agissait de Félix Houphouët-Boigny et de son épouse, ou encore De Gaulle et Houphouët. Or, j’ai choisi un style inspiré du Nigeria, où j’ai appris l’art sous la guidance des plus grands maîtres », a-t-il ajouté.
Crédit: Lien source